L'ancien Premier ministre et chef du Courant du futur, Saad Hariri a déclaré qu'il était favorable à un dialogue sérieux en vue de contenir toute tension entre sunnites et chiites, élire un chef d'Etat et mener des élections parlementaires. «Je rejette le vide et j'accepte tout en faveur de l'intérêt national», a-t-il affirmé, dans une interview à la chaîne de télévision libanaise LBC, soulignant que ses reproches au Hezbollah n'avaient pas changé, mais que le dialogue était essentiel en cette étape. «Je veux un dialogue sérieux pour l'intérêt du pays, je veux un dialogue qui ait des résultats concrets», a dit l'ancien Premier ministre, ajoutant toutefois qu'une rencontre avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n'aura pas lieu prochainement. Tout au long de l'interview, il n'a cessé de fustiger l'intervention du Hezbollah en Syrie, la qualifiant de coup de folie. Election d'un président Hariri a précisé qu'il n'oppose de veto à aucun candidat à la présidence et qu'il œuvre pour l'élection d'un président consensuel, affirmant qu'il allait mettre de côté tous les différends avec le Hezbollah. «Nous sommes avec tout candidat du camp du 14 mars pouvant récolter 75 voix des députés. Nous n'avons pas de problème d'élire le président Amine Gemayel s'il requiert le nombre de voix nécessaire», a-t-il dit, ajoutant également qu'il n'existe pas de veto sur l'élection du commandant de l'armée Jean Qahwaji ni du gouverneur de la Banque du Liban Riyad Salamé. Et d'indiquer toutefois que le président sera élu hors du camp du 8 et du 14 mars. Relation avec Aoun Il a admis avoir commis une erreur «pour ne pas avoir dialogué avec Aoun auparavant», précisant qu'il aurait pu ouvrir de multiples horizons pour le pays si ce dialogue avait été entamé plus tôt. Qualifiant sa relation avec Aoun d'excellente, Hariri a dit qu'il existe un grand intérêt dans la coopération entre le Courant patriotique libre et le Courant du futur. Sur le plan interne Au sujet des soldats enlevés, Hariri a souligné son appui à toute mesure prise par le gouvernement libanais, appelant l'Etat à une décision courageuse dans ce dossier. Sur le plan sécuritaire interne, il a appelé à arrêter Chadi Mawlaoui et d'autres recherchés, précisant que l'arrivée de Mawlaloui à Aïn el-Helwé était la plus grande erreur. L'Iran, partenaire dans les guerres civiles ! Par ailleurs, Saad Hariri a fustigé l'Iran qui est devenu «un partenaire principal dans les guerres civiles dans la région. Tout ceci est temporaire, il n'existe pas de faute permanente. On ne peut imposer quoi que ce soit aux peuples et l'Iran ne peut pas contrôler les peuples de la région». Pas de coordination avec le pouvoir syrien Hariri a assuré qu'il était contre «toute coordination avec le régime en Syrie. Nous devons collaborer avec la coalition internationale qui s'est mobilisée contre Daesh». Grande offensive aérienne syrienne sur Al-Raqqa Au même moment où dans un geste très fort, le président Russe Vladimir Poutine recevait pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie, Walid Al-Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères, l'aviation syrienne a déclenché l'une des ses plus grandes opérations de cette guerre en procédant à une véritable offensive aérienne sur Al-Raqqa, capitale de l'organisation de l'Etat islamique en Irak et au Levant (Daech), y causant des dégâts considérables. «Nous reviendrons !» C'est pas ses mots que le dernier commandant de la base aérienne d'Al-Raqqa, tombée aux mains des rebelles radicaux avait quitté son quartier général sous un déluge de roquettes et d'obus. La chute de la base aérienne d'Al-Raqqa a coûté la vie à plus de 320 soldats syriens et causé la perte de plus de 17 appareils de combat dont trois chasseurs que l'EIIL a tenté d'utiliser. Les raids aériens de l'aviation syrienne se sont concentrés sur la périphérie industrielle nord d'Al-Raqqa où l'organisation de Daech tente de se constituer une industrie militaire. Diverses sources dont le très controversé Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) basé à Londres, ont évoqué la mort de plus de 95 personnes au cours de ces raids. D'après nos sources, les chasseurs-bombardiers syriens ont utilisé pour la première fois de nouvelles munitions guidées au laser et ont fait face à des tirs de DCA (canons de 23 et de 30 mm) ainsi qu'à plusieurs salves de missiles sol-air de faible portée. Les frappes ont détruit des anciennes usines d'engrais chimiques et d'ateliers de construction métallique que les combattants de Daech tentaient de convertir en usines de roquettes ou de missiles. Sur le plan politique, la rencontre de Poutine avec Al-Mouallem en présence de l'homologue de ce dernier Serguei Lavrov s'est effectuée à huis clos et rien n'a filtré des discussions entre les deux hommes. Cependant, Damas ne cache pas son souhait de voir Moscou accélérer les livraisons de certains systèmes d'armes et plus particulièrement les missiles SAM de la famille des S-300. Moscou, pour sa part, semble contre-attaquer sur tous les fronts et paraît déterminé à soutenir son allié syrien, en guerre contre ses ennemis régionaux, d'autant plus que son principal adversaire, l'Arabie Saoudite, cherche à déséquilibrer les prix du pétrole brut au sein de l'Opep dans le cadre d'une vieille politique dictée par Washington afin de faire saborder les économies de puissances hostiles ou tout simplement potentiellement rivales.