La Tunisie s'attèle samedi aux derniers préparatifs du second tour de la présidentielle, un scrutin historique opposant le président sortant et le chef du premier parti du pays et qui doit achever quatre années de transition post-révolutionnaire. Le pays observe une journée de «silence électorale», durant laquelle toute activité de campagne est interdite pour le président Moncef Marzouki, 69 ans, et le favori du vote, Béji Caïd Essebsi, 88 ans et chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès victorieux aux législatives d'octobre. Quelque 5,3 millions de Tunisiens sont appelés à choisir entre ces deux hommes, après une campagne acrimonieuse, à partir de dimanche 08h00 (07h00 GMT) et jusqu'à 18u00 (17h00 GMT). Les résultats pourraient être connus dès demain, lundi, selon l'instance électorale (Isie) qui a cependant jusqu'au 24 décembre pour annoncer l'identité de celui qui occupera la présidence pour les cinq prochaines années. Les pouvoirs du futur chef de l'Etat ont été largement limités dans la Constitution adoptée en janvier 2014 afin d'éviter un retour à la dictature. Quelque soit le résultat dimanche, c'est au parti de M. Caïd Essebsi de former le prochain gouvernement, et il devra dès après le scrutin s'atteler à former une coalition stable pour diriger le pays. «Accepter le résultat des urnes» Observateurs et médias s'accordent dans l'ensemble pour saluer la performance de la Tunisie qui, depuis octobre, a organisé des législatives et un premier tour de présidentielle jugés libres et historiques par la communauté internationale. Mais les échanges d'invectives qui ont marqué la campagne du 2e tour ont ravivé des tensions dans ce pays qui depuis la révolution de janvier 2011 a connu une transition chaotique même s'il n'a pas basculé dans la violence ou la répression, contrairement aux autres pays du printemps arabe.