A l'instar de plusieurs pays dans le monde, les Algériens ont célébré la fête de Noël. Malgré les menaces des intégristes, les Algériens ont bravé la peur, fêtant à chacun sa façon la naissance de Jésus plus connu chez les Musulmans de «Sidna Aïssa». Des cérémonies ont été organisées dans les églises, lieux publics, et entre famille. Au niveau de la Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger, c'est l'archevêque Ghaleb Bader qui a dirigé la messe de la nativité. Dans son prêche, l'orateur a plaidé pour la «paix» dans le monde et la «tolérance» entre les êtres humains. Quelques minutes avant le début de la messe, l'archevêque algérien a bien voulu envoyer un message de paix dans le monde et surtout de la «tolérance entre les êtres humains». «Le message essentiel que je souhaite adresser à cette occasion est que Dieu fasse régner la paix dans le monde et entre les êtres humains. Ils en ont particulièrement besoin dans une région aussi incendiée que le Moyen-Orient en raison de l'instabilité qui y règne». L'archevêque a, par ailleurs, émis les mêmes vœux de «paix» pour la région d'Afrique du Nord, en raison notamment de la situation prévalant en Libye. Condamnant «l'instrumentation» de la religion pour justifier le recours à la violence, Monseigneur Bader a estimé que l'humanité «a grandement besoin de pacification des cœurs et ce quelle que soit sa confession, son origine ou sa race». «Seul Dieu est en mesure de réaliser cette pacification», a-t-il poursuivi avant d'observer que les Chrétiens du Moyen-Orient sont en train de «subir ce que le reste des communautés religieuses endurent en Syrie ou en Irak». «Il suffit d'être ou d'avoir une opinion différente pour que des personnes issues des minorités soient égorgées. C'est inacceptable humainement, la liberté d'autrui doit être respectée. Les religions doivent être assez sages pour dire que croire en Dieu ne peut pas être un motif de guerre», a-t-il conclu. Marquant la naissance du Christ pour les Chrétiens, Noël représente la principale fête religieuse à travers le monde. A Alger, la messe de ce matin a été précédée mercredi soir par celle de minuit, ayant eu lieu à la Basilique de Notre Dame d'Afrique. Contrairement aux années précédentes, la fête de Noël a été célébrée également dans plusieurs hôtels du pays mais dans la peur. Quelques jours seulement avant la fête de Noël, des islamistes ont sillonné les rues et les artères de plusieurs villes, menaçant les commerçants et ceux qui s'apprêtaient à célébrer ces fêtes. S'exprimant sur un ton menaçant, ils ont fait savoir à leurs interlocuteurs qu'ils sont dans un pays musulman et que l'islam interdit à ce que ces fêtes soient célébrées en Algérie. Que connaissent ces incultes de la célébration de la naissance de Jésus ? Pourtant eux-mêmes ne s'attardent pas à répéter «Alih Essalate We Salam» QSSL, que la Prière et le Salut de Dieu soient sur lui, lorsque le nom de «Sidna» Aïssa est évoqué dans le Coran. Ne savent-ils certainement pas qu'Aissa qu'ils reconnaissent prophète de Dieu n'est autre que «Jésus» qu'ils refusent que le jour de sa nativité soit célébré ? Certainement pas, ces mêmes individus ne cessent de rappeler aux Musulmans qui fêtent El Mawlid Ennabawi de s'abstenir de le faire. C'est une innovation «Bid'ah», disent-ils. En somme, malgré ces menaces, les Algériens ont bravé la peur et ont célébré cette fête que ce soit en famille ou dans plusieurs endroits. Les cérémonies se sont déroulées autour de sapins décorés, guirlandes, diners spéciaux avant de clôturer tout ça par un désert, en dégustant les fameuses «bûches» qui vous donnent de l'eau à la bouche.