Le président tunisien, Beji Caid Essebsi, nouvellement élu, œuvrera à renforcer la coopération algéro-tunisienne dans les différents domaines et à la hisser aux plus hauts niveaux, afin de permettre à la Tunisie de relever les défis auxquels elle est confrontée, a affirmé jeudi l'analyste politique, Alia Allani. L'Algérie sera le premier pays auquel se rendra le président Essebsi dans l'objectif d'établir une coopération et un partenariat économiques plus importants entre les deux pays voisins.. L'Algérie est le premier pays à avoir accordé un prêt à la Tunisie à l'époque du Premier gouvernement d'Essebsi, formé après la révolution tunisienne en 2011, a-t-il rappelé, ce qui reflète les relations fortes et solides entre les deux pays et peuples frères. La coopération économique bilatérale peut se transformer en «un partenariat exceptionnel ne se limitant pas uniquement à l'octroi d'aides algériennes à la Tunisie mais qui impliquerait d'importants investissements dans différents domaines intéressant les deux pays», a-t-il dit. L'Algérie et la Tunisie peuvent œuvrer ensemble au développement des régions frontalières, à travers la réalisation de projets économiques «efficients et prometteurs», pour juguler le phénomène de la contrebande et assurer une vie décente à leurs populations, outre la lutte contre le terrorisme et le chômage, a-t-il précisé. Les perspectives de coopération économique entre l'Algérie et la Tunisie sont «importantes», notamment dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme, a relevé l'analyste, ajoutant que cette coopération est «un modèle à généraliser à toute la région du Maghreb». Les Tunisiens saluent le soutien de l'Algérie lors de la période de transition Concernant la coopération sécuritaire, «les Tunisiens ont salué la coopération algérienne dans le domaine sécuritaire, lors de la période de transition, se disant satisfaits du double effort consenti par l'Algérie lors des élections législatives et de l'élection présidentielle organisées en Tunisie, à travers le renforcement des mesures et des moyens sécuritaires au niveau des frontières, en vue d'empêcher l'infiltration de terroristes. La coopération sécuritaire future entre les deux pays «est aussi importante que la coopération économique, en raison de la relation corrélative entre la sécurité et l'économie», a-t-il estimé, soulignant que le partenariat sécuritaire reposera à l'avenir sur le développement des services de renseignements et l'intensification des stages et des sessions de formation». L'analyste politique a plaidé pour l'approbation de nouvelles lois permettant de mener des manœuvres militaires communes entre la Tunisie et l'Algérie pour «améliorer leurs capacités à préserver et à renforcer la sécurité et la stabilité dans les deux pays». Le mouvement Ennahdha aspire à se faire une place dans le nouveau gouvernement Concernant le rôle dont sera investi le mouvement Ennahdha, après la victoire du mouvement Nidaa Tounès aux élections législatives et présidentielle, l'analyste politique a affirmé que la formation de Rached El Ghanouchi cherche aujourd'hui par tous les moyens «à se faire une place dans le prochain gouvernement». Le mouvement Ennahdha «fera partie du prochain staff gouvernemental qui sera présidé par une personnalité indépendante proche de Nidaa Tounès, alors que les membres du gouvernement seront choisis du parti du président Essebsi et parmi ses alliés et certains technocrates indépendants», a souligné le Pr Alani, notant que le mouvement islamiste «n'aura pas accès aux ministères non souverains, ni aux ministères de l'Enseignement et des Affaires religieuses». La direction du mouvement «est consciente que le courant politique islamiste vit une grande crise dans les pays arabes, d'où son recours, par tous les moyens, à se faire une place dans le prochain gouvernement».