Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a présenté, lors d'un Forum à Berlin (Allemagne), les résultats des programmes d'appui à l'agriculture en Algérie à travers le taux de croissance de ce secteur, sa part dans le PIB et son impact sur l'emploi. «Les programmes d'intensification soutenue des productions des principales filières agricoles ont permis à l'agriculture (algérienne) de connaître un taux de croissance de 13%, de participer au Produit intérieur brut à hauteur de 10% et d'employer plus de 2,5 millions de personnes», a souligné le ministre lors de son discours au Forum mondial pour l'alimentation et l'agriculture (GFFA), tenu du 15 au 17 janvier à Berlin. M. Nouri a, également, précisé que l'Algérie assurait actuellement la couverture de ses besoins à hauteur de 72% grâce à ces mêmes programmes, indique le ministère dans son communiqué. Abordant la hausse de la demande nationale en denrées alimentaires, qui est, selon lui, une réalité en Algérie comme partout dans le monde, le ministre a indiqué qu'elle était, certes, liée à l'augmentation de la population, dont l'accroissement naturel est de 2,07 %, mais qu'elle s'explique davantage par l'amélioration «importante» du niveau de vie et des revenus et à la diversification du régime alimentaire. Selon lui, la disponibilité alimentaire est aujourd'hui de 3 500 kg/calories en Algérie, ce qui se situe «largement au dessus» du niveau préconisé par les institutions internationales spécialisées. S'agissant du développement des territoires ruraux dans la perspective d'une meilleure intégration à l'économie nationale, M. Nouri a noté que des programmes «ambitieux» avaient couvert l'ensemble des régions du pays, permettant d'atteindre un taux de 99% de raccordement de ces territoires en énergie électrique et leur désenclavement pour faciliter aux paysans l'accès à leurs exploitations et leur assurer les meilleures conditions de stabilité. Dans le même registre, M. Nouri a aussi cité la réalisation de milliers de logements ruraux, de la construction d'établissements scolaires et d'unités de santé publique dans les villages les plus reculés, du raccordement de ces populations au gaz naturel, à l'eau potable et à l'assainissement. Le ministre a expliqué, dans son discours, que l'Algérie œuvrait de plus en plus à la promotion d'un développement agricole et rural puissamment sous-tendu par l'économie fondée sur la connaissance de la biodiversité et des ressources naturelles (sol et eau), des territoires ruraux et de leurs populations et celle des marchés agricoles. Dans cette perspective, a-t-il soutenu, les moyens satellitaires font partie des outils utilisés par l'Algérie en matière de lutte contre la désertification et les feux de forêt et dans le suivi des rendements des productions agricoles, ce qui a permis à cette expérience capitalisée par le pays d'être érigée, par le secrétariat exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), en modèle à valoriser et à généraliser. En matière de développement des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire, M. Nouri a noté que l'Algérie construisait, également, une base industrielle qui lui permet de s'engager dans une transition énergétique qui s'impose de plus en plus. Dans son intervention, le ministre s'est également exprimé sur la sécurité alimentaire mondiale, en espérant que l'accroissement de la demande mondiale en denrées alimentaires soit accompagné d'une offre alimentaire conséquente, qui évitera les pratiques spéculatives et la volatilité des prix qui mèneront, a-t-il avisé, à une nouvelle crise alimentaire, à de nouvelles tragédies humaines et à une instabilité politique hautement préjudiciable à la sécurité et à la stabilité internationales.
