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Dépasser l'entropie actuelle par la refondation de l'Etat
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 01 - 2015

La situation de tensions au Sud de l'Algérie, combinée avec la chute du cours des hydrocarbures, est d'une extrême gravité qui menace l'unité et la cohésion nationale. Cela implique de faire les choix par une nouvelle gouvernance et une autre politique socio-économique.
Dépasser l'entropie actuelle Après plus de 50 années d'indépendance en ce mois de janvier 2015, l'économie algérienne se caractérise par 97-98% d'exportation d'hydrocarbures à l'état brut et semi brut et important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises quelles soient publiques ou privées et représentant 70% du pouvoir d'achat des Algériens. Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach, ayant engrangé entre 2000-2013 environ 700 milliards de dollars et ayant importé en devises environ 500 milliards de dollars. Qu'en est-il du pétrole/gaz de schiste où le débat est biaisé ? C'est qu'avec la chute du cours des hydrocarbures et les tensions dans le Sud du pays concernant le gaz mais également le pétrole de schiste, nous assistons sur les plateaux de télévisons à une pollution du paysage médiatique. Tout le monde devient par enchantement expert en énergie. Pour avoir passé plus de 35 ans dans ce secteur et participant régulièrement aux rencontres internationales sur l'énergie, je puis affirmer, que c'est un sujet complexe qu'il s'agit d'analyser avec précaution, rentrant dans ce cadre les données tant techniques, économiques que géostratégiques. Pour un débat serein, loin de toute manipulation politicienne, et que pour nos populations du Sud puissent avoir un aperçu objectif, devant associer la société civile leur parlant un langage simple accessible, seuls devraient être concernés les experts indépendants en collaboration avec les cadres de Sonatrach pour un ébat contradictoire, et non des experts privés dirigeants des bureaux d'études vivant grâce aux marchés que leur octroient le ministère de l'Energie ou des sociétés intéressées par son exploitation, étant juge et partie, n'étant pas crédibles aux yeux de la population. La formation pointue est fondamentale pour maîtriser la fracturation hydraulique, d'autres techniques sont actuellement en cours d'expériences. Pour l'analyse de la rentabilité économique, il y a urgence de débats objectifs en association avec les cadres de Sonatrach de la commercialisation et de l'aval, et des experts indépendants en économie de l'énergie devant connaître parfaitement le secteur et le terrain, loin des théories stériles. Concernant l'Algérie, il est admis en 2015 que le coût d'un puits varie entre 13/17 millions de dollars, supposant un investissement dans la formation pour réduire les coûts (le brevet coût extrêmement cher) contre 5 à 7 millions de dollars aux USA. Concernant spécialement les coûts, ils ne sont pas totalement maîtrisés même pour le pétrole et le gaz traditionnel. Pour avoir dirigé un audit entre 2007/2008 avec d'anciens PDG de Sonatrach, tous les cadres de Sonatrach, les divisions amont, aval, canalisation et commercialisation, il nous a été très difficile de calculer les coûts du gaz le MBTU de Hassi R'Mel et du baril de pétrole d'Hassi Messaoud, arrivé aux ports d'Arzew et de Skikda, et ce, en raison de comptabilités consolidées de Sonatrach. Cela est le résultat de la faiblesse du management stratégique et des comptabilités analytiques qui, seules, permettent de calculer précisément les coûts. Car la hausse des prix peut voiler une faiblesse de la production en volume et les comptes de transferts entre différentes divisions la faiblesse de la gestion des unités opérationnelles. Mais les surcoûts concernent la majorité des secteurs faute d'une rationalisation des choix budgétaires. Le rapport de 2009 toujours d'actualité de la Banque mondiale remis aux autorités algériennes montre clairement des projets inutiles, des abandons de projets, projets non maturés, retards de plusieurs années et des surcoûts pour certains projets allant de 30 à 40%. Malgré l'importance de la dépense publique, le taux de croissance moyen 2004-2014 ne dépasse pas 3% en termes réels, alors qu'il aurait dû dépasser 10%, l'Algérie dépensant deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats comparée à des pays similaires de la région MENA. Le taux de croissance (production intérieure brut -PIB) hors hydrocarbures des officiels de 5-6% est biaisé. Le taux de croissance du BTPH et la majorité des secteurs hors hydrocarbures est dû à plus de 80% à la dépense publique via les hydrocarbures laissant aux entreprises créatrices de richesses pouvant s'insérer dans le cadre des valeurs internationales moins de 20% du PIB. Il y a dépérissement du tissu productif (le secteur industriel représentant moins de 5% dans le PIB), du fait des contraintes d'environnement notamment, le poids croissant paralysant de la bureaucratie et de l'instabilité juridique, qui freine l'épanouissement de l'entreprise locale ou étrangère créatrice de richesses durables du fait du manque de vision stratégique. Les rapport internationaux notamment ceux du Forum économique mondial montrent les obstacles à la mise en œuvre des affaires. Parmi les cinq, sur les seize facteurs, qui entravent le développement économique en Algérie figurent les lenteurs bureaucratiques, l'accès au financement, la corruption, l'absence d'infrastructures et le manque de main d'œuvre qualifiée. Une enquête de l' ONS publiée officiellement le 10 août 2012 montre clairement que le tissu économique national est fortement dominé par les micros unités dont les personnes physiques à 95% alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, et que le secteur commercial et services concentrent 83% des activités de l'économie algérienne, ce qui dénote clairement le caractère tertiaire de l'économie. Aussi, grâce à cette aisance financière artificielle, dépenser sans compter, importer au lieu de privilégier la production locale se fondant tant sur l'entreprise locale ou étrangère, créatrice de richesses, telle est la situation de l'actuelle gouvernance. C'est le syndrome hollandais. Aussi, en ces moments de bouleversements géostratégiques, la majorité des observateurs nationaux et internationaux arrivent à la conclusion : la situation tant sociopolitique que socio-économique en Algérie ne peut durer indéfiniment, les gouvernements successifs depuis l'indépendance politique ayant été mus par l'unique dépense monétaire. Entre 2004/2014, l'Algérie a dépensé deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats que certains pays similaires, avec une réévaluation des projets entre 2005/2014 dépassant pour certains, les 30/40% de la valeur initiale montrant la mauvaise gestion. Il s'ensuit des taux de croissance faible entre 2 et 3,5% entre 2004/2014 sans corrélation avec l'importance de la dépense publique, Cela engendre un malaise social dans la mesure où le taux d'emploi est fonction du taux de croissance, où avec le retour à l'inflation, ayant pour essence principal la faiblesse de la production et de la productivité et l'injection monétaire sans contreparties, comprimée artificiellement par des subventions mal gérées et mal ciblées, favorisant la concentration des revenus au profit des rentes spéculatives, ayant un impact négatif sur le pouvoir d'achat. Certes, les subventions et les transferts sociaux de l'Etat, montant faramineux, (27% du PIB) et permettent d'atténuer transitoirement ces chocs. Mais devant ce déséquilibre du non partage équitable de la rente des hydrocarbures, son impact est négligeable sur le niveau de vie des citoyens, où l'on assiste à des revendications sociales généralisées, la majorité des segments de la société voulant leur part de rente immédiatement, quitte à aller vers un suicide collectif. Ce processus est amplifié par la corruption socialisée, d'où les difficultés de l'instauration d'un Etat de droit et d'une justice impartiale, phénomène, qui a certes toujours existé, mais qui prend une ampleur inconnue depuis l'indépendance politique expliquant le divorce entre l'Etat et les citoyens. Pourtant, l'Algérie, qui a d'importantes potentialités pour devenir un acteur actif au sein de cette Re-mondialisation, a besoin de plus d'espaces de libertés. D'où l'urgence d'un discours de vérité et de privilégier uniquement le devenir de l'Algérie, personne n'ayant le monopole du nationalisme. Cela suppose une autre gouvernance. Faute de quoi, la déflagration sociale sera inévitable à terme. Face à la cacophonie gouvernementale, et la grogne sociale amplifiée par la flambée des prix (détérioration du pouvoir d'achat et concentration du revenu national au profit d'une minorité rentière), nous avons une population en majorité désabusée qui ne croit plus en rien. Aussi, il s'agit d'inscrire la future démarche au sein d'une vision stratégique incluant les acteurs internes et externes. Il n'est plus permis aujourd'hui de faire l'impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, ont pu à un moment ou à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même qu'il n'est plus possible, du point de vue de l'analyse aussi, d'occulter le rôle que d'autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu'ils étaient, eux aussi, par la défense d'intérêts de groupes ou de personnes, que la poursuite d'un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réforme. Des acteurs internes aussi bien que des acteurs externes ont agi clairement dans le sens contraire, encourageant et défendant, par des moyens divers, la mise en œuvre de réformes dont la nécessité n'échappe à personne. Comme il n'est plus permis d'ignorer la nécessaire intégration maghrébine, et plus globalement de l'Afrique du Nord, pont entre l'Europe et l'Afrique, face aux nouvelles mutations mondiales. Aussi, les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquent d'analyser avec lucidité, les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier), qui bouleversent des intérêts, les gagnants de demain
n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroît, paradoxalement les réformes sont freinées et l'on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l'extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière. Ce couple contradictoire rente/réformes explique fondamentalement l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale. Aussi, il s'agit impérativement de dépasser l'entropie actuelle par la nécessaire refondation de l'Etat. C'est que l'Algérie qui traverse une phase cruciale de son histoire a d'importantes potentialités, elle a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie, qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'une même ambition et d'une même espérance : un développement harmonieux conciliant, efficacité économique et une profonde justice sociale. Un développement conditionné par de profondes réformes économiques et politiques, le statut quo actuel étant suicidaire pour le devenir de la nation. Aussi, pas de changement en Algérie sans de profondes reformes structurelles économiques et politiques. La refondation de l'Etat, pour ne pas dire sa fondation comme entité civile, passe nécessairement par une mutation profonde de la fonction sociale de la politique. La fin de l'Etat de la mamelle, puis celle de la légitimité révolutionnaire, signifie surtout que le pouvoir bienfaisant ou de bienfaisances inaugurées comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle afin de légitimer l'échange d'une partie de la rente contre la dépendance et la soumission politiques, et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice. C'est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté nationale. Le passage de l'Etat de «soutien» à l'Etat de justice est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement, un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la nation et l'Etat. La construction politique passe aujourd'hui nécessairement par la dialectique de l'alternance politique. L'Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, loyauté et d'innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. La refondation de l'Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique (changement de gouvernement ou de ministres). Elle passe par une transparence totale et une clarté sans nuance dans la pratique politique et une moralité sans faille de ceux qui auront à diriger la cité avec cette corruption qui prend des tendances dangereuses pour l'avenir de l'Algérie, étant facilité par une économie totalement rentière. (A suivre)


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