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Quel impact sur le développement de l'Algérie face à une économie mondialisée ?
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Quels impacts aura la récente tripartite du 28 mai 2O11 sur l'épanouissement de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, locale ou internationale ? Si certaines décisions prises sont certes louables, elles n'auront un effet positif sur l'économie algérienne qu'à cinq conditions dialectiquement liées. Il faut être réaliste, les pratiques sociales contredisant à la fois la phraséologie politique pompeuse et des discours démagogiques qui ne portent plus, les Algériens exigeant la vérité, surtout après les récentes révélations internationales d'accusation de sorties de capitaux et de corruption, au plus haut niveau, de leurs dirigeants. Intox ou vérité, un démenti s'impose en urgence si l'on veut attirer les investissements porteurs, qu'ils soient étrangers ou nationaux.
La bonne gouvernance (la moralité des dirigeants) et la valorisation des compétences conditionnant la mobilisation de la population et notamment de la jeunesse sont les conditions sine qua non du développement durable en cette ère de mondialisation. 1. Première condition la prise en compte du cadre concurrentiel mondial n'oubliant jamais que l'Algérie évolue au sein d'une économie ouverte (coût et qualité) et que les entreprises algériennes publiques et privées sont caractérisées par la faiblesse de leur management stratégique. Celle-ci est plus importante au niveau du secteur privé dominé par les entreprises familiales à plus de 8O%, et pour les entreprises publiques avec des interférences du politique sans contrat précis en matière d'efficience, pourtant prévu par la loi sur l'autonomie des entreprises publiques. 2. Deuxième condition la levée des contraintes d'environnement interne, la bureaucratie qui freine tout investissement porteur à plus de 5O%, la léthargie du système financier, lieu de distribution de la rente, nerf du pouvoir, expliquant que les réformes souvent annoncées sont différées, le foncier non résolu à ce jour devant être accompagné de toutes les utilités(VRD) et du système socioéducatif souvent inadapté. 3. Troisième condition, le problème de la sphère informelle produit de la bureaucratie, contrôlant 4O% de la masse monétaire en circulation, 65% des segments utiles dont : les filières fruits et légumes, viandes rouges et blan-ches, du poisson et, à travers l'importation, le textile et les chaussures. Il existe des relations dialectiques entre la logique rentière (98% des exportations provenant des hydrocarbures et important 75% des besoins des entreprises et des ménages) et la sphère informelle , une concurrence déloyale vis-à-vis des producteurs de richesses entretenant des relations diffuses avec certains importateurs extérieurs expliquant la faiblesse des entreprenants tant étrangers que nationaux investissant à long terme et ce malgré une dévaluation du dinar qui aurait dû dynamiser les exportations hors hydrocarbures. Cette situation explique également la dominance du cash et la corruption qui se socialise. 4. Quatrième condition, une bonne gestion dans la maîtrise de la dépense publique vers la réorientation de l'allocation financière sur l'entreprise et son fondement le savoir, les infrastructures absorbant plus de 70% actuellement de cette dépense. Aussi les indicateurs officiels du taux de croissance et du taux de chômage sont-ils largement biaisés, tout étant irrigué par les hydrocarbures avec la dominance des emplois temporaires rentes fictives, sans compter les sureffectifs dans les administrations et les entreprises publiques. Les mesures annoncées comme la préférence nationale de 25%, la bonification des taux d'intérêt, autant que les subventions (compression artificielle de l'inflation) ne peuvent être que transitoires, une nation ne distribuant que ce qu'elle a préalablement produit si elle veut éviter la dérive, pouvant assister à une redistribution de rente à l'ensemble des couches de la société sans contreparties productives. Cette distribution passive de la rente est permise transitoirement grâce aux réserves de change non pas dues au génie et à la gouvernance interne mais aux hydrocarbures qui vont à l'épuisement entre 16-25 ans en termes de rentabilité financière et compte tenu des nouvelles mutations énergétiques mondiales. L'important déficit budgétaire prévu par la loi de finances complémentaire 2011, plus de 33% du PIB (plus de 55 milliards de dollars), correspondant à un baril de pétrole à 12O dollars minimum est insoutenable à moyen terme. Avec 2OO milliards de dépenses publiques entre 2OO4/2OO9 (aucun bilan à ce jour) et 286 programmés dont 136 de restes à réaliser des programmes de 2OO4/2OO9, le taux de croissance officiel a été en moyenne de 3% alors qu'il aurait dû dépasser les 10%, montrant une mauvaise allocation des ressources financières. A cette tendance lourde, il y a le risque de l'épuisement du fonds de régulation (évalué à 4 8OO milliards de dinars au 1er janvier 2O11- un dollar équivalant à environ 75 dinars au cours officiel) et d'une spirale inflationniste conduisant à fois à la concentration du revenu national au profit d'une minorité rentière et à la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité avec des tensions sociales de plus en plus aiguës. 5.La cinquième condition qui constitue la synthèse à avoir l'urgence d'une cohérence et visibilité dans la marche de la réforme globale liant Etat de droit, démocratie et réformes économiques, en fait la refondation de l'Etat algérien pour une société plus participative et citoyenne qui permettra l'épanouissement de l'entreprise algérienne et préparer le défi de demain, l'après-hydrocarbures, pour une population qui passera de 36,3 millions en 2O11 à plus de 5O millions dans 2O/25 ans sans hydrocarbures. Or force est de constater que la Tripartite du 28 mai 2011 a apporté peu d'éclaircissements sur la stratégie de développement à moyen et long terme de l'Algérie.

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