Dieu a créé le riche et le pauvre ainsi soit-il ! Le forum de Davos est réservé à la concertation entre les décideurs politiques et les patrons des grandes firmes internationales. Ces derniers se sont retrouvés, hier, à la station suisse pour débattre des risques de «conflits entre Etats» susceptibles de freiner la croissance mondiale. Cependant, les sceptiques doutent que cette réunion du 21 janvier au 24 janvier aboutit à un meilleur partage des ressources et des revenus planétaires. C'est la première fois que ce thème est retenu dans l'agenda des participants après les longues années de récoltes de vagues maigres en terme de croissance. Les Etats-Unis d'Amérique renouent avec la croissance, mais cela reste insuffisant, la Chine connaît pour la première fois depuis plus d'une décennie, un net recul de sa fabuleuse croissance. L'Europe se pourvoit de miettes et doute après la fragilité de sa monnaie unique constatée face à la remontée du dollar. La croissance est donc le thème privilégié des grands de ce monde, passant bien avant le dérèglement climatique, la sécurité, le terrorisme d'Etat, et les divers groupuscules, l'envolée du chômage dans la plupart des pays riches et pauvres, la démographie mondiale galopante et surtout la volonté de mettre un terme aux inégalités mondiales caractérisant les rapports entre les Etats dits «riches» et les Etats dits «pauvres». En filigrane, les plus grosses fortunes de ce monde daigneront peut-être écouter les rapports établis par les experts sur «l'inclusion sociale» des démunis, des exclus de la croissance dégagée chaque année. «Alors, le World Economic Forum rassemblera les plus nantis de la planète, tel que selon le «Figaro» Bill Gates, ainsi que les ténors de Wall Street comme Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs, la directrice de l'ONG Oxfam, Winnie Byanyima, qui a été choisie comme l'une des cinq coprésidents du WEF 2015» sans oublier la directrice du FMI Christine Lagarde. Nous apprenons qu'en prélude du Forum, Oxfam s'est alarmé par «le patrimoine cumulé des 1% les plus riches de la planète qui dépassera celui des 99% restants de la population». Toujours d'après ce que rapporte le quotidien français, les richesses dans le monde se concentrent de plus en plus aux mains d'une petite élite fortunée, selon Oxfam. L'ONG réclame un sommet mondial sur la fiscalité. «Les richesses dans le monde se concentrent de plus en plus aux mains d'une petite élite fortunée», indique le dernier rapport de l'ONG. Dans cette étude intitulée, «insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout», l'organisation internationale tire la sonnette d'alarme. En 2016, les 1% les plus riches de la population mondiale posséderont plus de patrimoine que les 99% restants, affirme l'ONG. «La part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches est passée de 44% en 2009 à 48% en 2014, et dépassera les 50% en 2016», précise-t-elle. Trois grands secteurs sont dans l'œil de l'organisation. «Les riches ont fait fructifier leur fortune grâce aux activités et aux intérêts perçus dans quelques secteurs économiques importants», explique le rapport. Le secteur de la finance et de l'assurance et le secteur pharmaceutique sont les principaux secteurs à avoir contribué à l'accumulation des richesses des activités de lobbying pour faire fructifier leurs intérêts. «Ce sont des secteurs puissants depuis un moment, note Manon Aubry, responsable de plaidoyer sur les questions de justice sociale et d'inégalités à Oxfam. L'enrichissement de ces quelques secteurs est un phénomène international, ces entreprises ont des intérêts à défendre car elles ont une masse financière importante». L'organisation internationale pointe également du doigt, le manque de transparence des activités de lobbying de ces entreprises. «Elles investissement un maximum de ressources pour influencer les règles, de façon à ce qu'elles leur soient favorables», explique Manon Aubry. Outre un meilleur encadrement de ces activités, l'ONG souhaite que la lutte contre les «inégalités économiques extrêmes figure «comme un des objectifs de l'agenda post-2015». Présente lors du forum économique mondial de Davos qui s'est ouvert, hier en Suisse, la directrice générale de l'ONG, Winnie Byanyima appelle les dirigeants du monde entier «à mettre en œuvre des politiques de redistribution de l'argent et du pouvoir de quelques privilégiés au plus grand nombre». Elle réclame également l'organisation d'un sommet mondial sur la fiscalité pour «réécrire les règles fiscales internationales», conclut l'article du «Figaro».