Intervenant lors d'une cérémonie organisée en l'honneur des participants au programme de formation des journalistes Tahar-Djaout, l'ambassadeur de France à Alger en Algérie, M. Bernard Emié, a déclaré que les journalistes algériens sont les premières victimes du terrorisme. M. Bernard Emié a saisi cette occasion pour rendre hommage aux gens de la presse algérienne assassinés durant la décennie noire, indiquant que la lutte contre ce fléau nécessite un «combat commun» et «sans frontière». «Je souhaite que nous ayons, ce soir, une pensée pour les 120 journalistes algériens assassinés pendant les années noires par l'idéologie barbare (...) Ils sont parmi les premiers journalistes à avoir payé de leur vie leur opposition au terrorisme, parmi les plus nombreux Martyrs de la liberté d'expression», a-t-il ajouté. Au cours de son allocution, M. Bernard Emié, n'a pas manqué également de rendre également hommage aux intellectuels et aux artistes algériens qui ont été victimes de la violence terroriste, citant en exemple le chanteur Matoub Lounès. L'ambassadeur de France a, toutefois, reconnu que son pays n'avait «sans doute pas alors (durant les années 1990) pleinement pris conscience de ce qu'était la violence terroriste», ajoutant que «ce n'est que progressivement que nous avions compris qu'il s'agissait d'un combat commun, un combat sans frontières contre la barbarie et pour la liberté». «Le temps du repli et de l'ignorance est terminé. La solidarité internationale qui s'est manifestée à la suite des attentats de Paris (contre le journal français «Charlie Hebdo») l'a montré», a-t-il affirmé, estimant que «s'en prendre à un journaliste ou dessinateur, quel que soit son pays, sa religion, ses croyances, c'est une attaque à la liberté et aux valeurs les plus précieuses de l'humanité». M. Bernard Emié a, dans ce contexte, indiqué que l'éducation, la culture et la formation étaient «les meilleures armes» pour lutter contre le terrorisme et pour défendre la liberté d'expression. L'ambassadeur de France à Alger, diplomate français a, par ailleurs, salué l'«extrême mobilisation» des autorités algériennes ayant conduit à la neutralisation de plusieurs membres du groupe terroriste, qui a assassiné (fin septembre 2014 en Algérie) le ressortissant français, Hervé Gourdel, et la découverte de la dépouille de ce dernier le 15 janvier 2015.