Au championnat d'Algérie d'ergomètre qui s'est récemment déroulé dans la wilaya d'Annaba, il n'y a pas eu de surface d'eau de mer ou de fleuve et encore moins de rames, avirons, kayaks et de canoés. Il y avait par contre des jeunes athlètes des deux sexes, des plus petits aux plus grands jusqu'aux vétérans, anciens champions d'Afrique et d'Algérie, des dirigeants de ligue, de la Fédération algérienne des sociétés d'aviron, canoé et kayak (FASACK), des arbitres et des appareillages. Tel est le décor de cette 10e édition du championnat d'Algérie, juniors/seniors, organisée à la salle Brahimi d'Annaba. Toutes les conditions avaient été prises pour mettre à la disposition des athlètes, venus des régions des quatre horizons du pays, des outils de plus en plus performants pour permettre la plénitude de leur talent. C'est que les compétitions inscrites au programme correspondent à une véritable attente du public. Ce dernier n'a pas raté le rendez-vous. Il a massivement répondu présent. Cette 10e édition initiée par la FASACK, en collaboration avec la Ligue de voile, kayak et aviron d'Annaba, a été une occasion pour l'encadrement de faire partager avec les uns et les autres, la passion d'une discipline où se mêlent plusieurs spécialités. C'est que l'on prépare deux importantes échéances : les championnats d'Afrique qui se dérouleront à Tunis courant septembre 2015, les Jeux olympiques 2016 à Rio au Brésil et le championnat arabe de voile au Maroc, qui devra réunir des sportifs de renommée représentant outre l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Koweït, le Qatar, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis. Le rendez-vous 2015 d'Annaba a réuni en cette fin de mois de janvier 2015, tous les ingrédients pour donner plus de punch à une discipline ergomètre où se côtoieront de multiples athlètes sur un espace à terre, qu'est le tapis de la salle Brahimi Saïd. Le tout en un, serait-on forcé de dire. Une vingtaine d'appareils équipés de capteurs affichaient les performances en temps réel sur un écran à la vue de tout un chacun spectateur et concurrent. L'on a eu l'impression d'assister au triathlon, voile, kayak, aviron, beach soccer. Dans les coulisses, l'on a même affirmé que la fédération se prépare à programmer diverses activités nautiques et artistiques. L'instance fédérale se préparerait à convier des sportifs et des artistes de renommée nationale et internationale, qui enrichiront les compétitions par leur expérience et leur notoriété. C'est dire que la FASACK peut mieux faire. D'autant que la situation géographique des régions côtières se présente comme une porte, la rive Nord de la Méditerranée, un atout pour organiser des compétitions de grandes envergures. Elles deviendront, sans nul doute, un rendez-vous annuel incontournable pour tous les passionnés du nautisme. C'est ce qu'annonce implicitement le programme de cette 10e édition des championnats d'Algérie 2015. Il a été riche à différents niveaux, historique, humain, sportif, festif et citoyen. C'est que cette manifestation sportive s'inscrit, dans une dynamique non seulement sportive, mais aussi culturelle, touristique et citoyenne. Le décor des compétitions planté à la salle Saïd Brahimi d'Annaba a inspiré des centaines de jeunes filles et garçons. Ils ont tenté de battre des records d'endurance physique, synonyme de médailles et éventuellement, de participation à des compétitions continentales et planétaires. La présence d'anciens athlètes devenus dirigeants de clubs, ligues, de la fédération ou des arbitres, représentait une autre source d'inspiration. Des appareils de mesure avaient été mise en place par la FASACK. Ont participé à cette manifestation sportive, des athlètes en provenance des wilayas d'Alger, Oran, Annaba, Tizi Ouzou, Bejaïa et de Mila. Au-delà des résultats techniques qui sont dominés par les Algérois comme ceux enregistrés par les seniors comme Minor Zoued, qui a accédé à la plus haute marche du podium et son partenaire Kenoussi Aziz pour la 3e place, devancé par Dries Chaouki d'Annaba à la deuxième place, il y a cette volonté des uns et des autres de faire mieux. Cela paraissait aussi chez les filles. Dont celles d'Alger qui ont raflé la mise à Annaba avec dans leur rang, Rouba Amina, la championne d'Afrique, désignée meilleure athlète femme du continent africain. A ce stade de la compétition, les filles d'Annaba ont eu leur mot à dire en se pointant à la 3e place avec les bonnes performances de Sacca Safa du club Hippone. Il faut cependant dire que les compétitions auraient mérité une plus grande médiatisation. A qui la faute ? A la FASACK qui n'a rien fait pour communiquer son programme tant à la presse qu'au public ? A la ligue d'Annaba qui aurait dû prendre en charge cet aspect ? Absence de communication également dans la communication des résultats techniques et la présentation des wilayas et athlètes participants. «Tout est affiché là-bas sur le tableau», se limitait-on à répondre aux rares représentants de la presse présente. Placé à moins de 2 mètres du lieu des compétitions, l'on imagine le préjudice en termes de concentration commis au détriment des athlètes que génèrent les déplacements des journalistes vers ledit tableau. Ce manque de communication est inexcusable du côté fédéral où le président de la FASACK, Bechir Djelouat semble avoir totalement occulté l'aspect communication. Le contraire lui aurait permis d'organiser des contacts permanents avec les journalistes pour une plus grande vulgarisation de toutes les spécialités nautiques. Pourtant, à ses côtés, il y a de grands noms d'athlètes et dirigeants qui, ces dernières années, ont hissé haut l'emblème national dans le giron des compétitions africaines, arabes et maghrébines. Ils auraient pu le faire également lors des Jeux olympiques. L'on citera pour l'exemple, Saïd Dries que tous les athlètes et dirigeants qualifient de doyen de la FASACK. II a pratiqué l'aviron depuis qu'il était tout petit. C'était durant la période coloniale. Il a inculqué, par la suite, sa passion à ses 2 garçons Djamel et Chaouki 3 fois champion d'Afrique et une participation aux Jeux olympiques de 2008. Tout aussi impliquée a été sa fille Besma, championne d'Afrique, championne arabe (1997), participation à la régate d'or de Tunisie en 2009 avec à la clé, plusieurs titres de championne d'Algérie juniors et seniors. Toutes ces performances sont enregistrées dans une discipline qui se meurt. Faute d'une sérieuse prise en charge et de moyens, cette discipline sportive est ignorée par les autorités locales. Contrairement à des athlètes d'autres disciplines, ceux d'Annaba qui s'étaient imposés à l'échelle nationale, continentale, et qui ont participé aux Jeux olympiques, n'ont pas eu les mêmes égards. Ils n'ont même pas été conviés pour être honorés comme les autres dont le tableau des médailles est beaucoup moins achalandé.