,Joseph-Antoine Bell ancien gardien de but des Lions indomptables (60 ans), champion d'Afrique (1984 et 1988), qualifie le mode de gouvernance de la Confédération africaine de football (CAF), de dictature. Ce regard n'est pas faux, selon un autre carré de spécialistes. De quoi sera fait demain ? La question commence à prendre de l'âge. La réponse reste introuvable. La course vers le siège de la présidence ne connaît pas de répit. Briser la frontière des âges est l'objectif que vise le comité exécutif de la CAF. Issa Hayatou envisage de modifier les textes juridiques de son organisation. A ce poste depuis 1998, le Camerounais n'a visiblement aucune envie de raccrocher les crampons. Tant que «dans cette instances, la gérontocratie bat son plein», souligne un journaliste d'un journal africain. La limite d'âge fixée à 70 ans ne devrait plus être une règle frontalière pour les dirigeants. Cette annonce n'est pas fortuite, elle pointe son nez à deux ans de la fin du mandat de son président, Issa Hayatou, âgé aujourd'hui de 68 ans. «La FIFA n'a plus de limite d'âge pour les membres de son comité, la CAF souhaite ainsi aligner son règlement» sur celui de la FIFA, a affirmé le 10 février à Malabo (Guinée équatoriale) Kwesi Nyantaki, membre ghanéen du comité exécutif de la CAF. Cette proposition qui trouverait indiscutablement son article dans le règlement de l'institution, pousse bien les détracteurs de la CAF à engager des manœuvres pour offrir un huitième mandat en 2017 au maître des lieux, qui règne sans partage en maître sur le football africain et «fait taire toutes les velléités de contestation au sein de l'institution.» Aucune balle ne passerait entre les filets. Le terrain protégé par ses membres, ne risque pas d'être violé. L'Ivoirien Jacques Anouma, qui a eu à affronter le maître des lieux, s'est vite rendu à l'évidence alors longtemps pressenti pour succéder au Camerounais. Les médias africains avaient repris les avis des observateurs, lesquels avertissaient les éventuels candidats que rien ne passerait. «En septembre 2012, une modification des conditions d'éligibilité à la tête de la CAF l'avait écarté de la course. Hayatou restera seul en lice et sera élu pour son septième mandat à Marrakech (Maroc) en mars 2013 et le huitième mandat lui appartiendra avec la bénédiction des coprésidents de Fédération africaines. Ces hommes forts de Hayatou ne se reposent pas, ils le protègent comme ils protègent leurs intérêts. L'histoire poursuit son chemin et se découvre à l'image de cette dernière par la gifle que la CAF vient de recevoir du Tribunal arbitral du sport (TAS), suite au dossier qui l'oppose à la JS Kabylie. C'est l'Union africaine des footballeurs (UAF) qui dénonce, une fois de plus «ces abus et l'autoritarisme de la Confédération africaine de football». Et ce n'est pas gratuit si dans son communiqué qui nous est parvenu vendredi à la rédaction, on se félicite du verdict du TAS annulant toutes les sanctions contre la JSK. «Ce club a été culpabilisé à tort d'un acte qui ne relève pas de la juridiction de la Confédération africaine de football, et la Fédération algérienne de football n'a pas réagi, lui laissant l'initiative suite à l'événement sordide et malheureux qui a coûté la vie à un joueur de la JSK. Par respect à la souveraineté du pays, il fallait attendre les conclusions de la justice qui est en train d'élucider cette affaire, relevant uniquement de sa compétence», peut-on lire dans le communiqué. Cette même instance relève le silence assourdissant de cette CAF qui n'a pas jugé utile de faire entendre sa position sur «l'événement tragique qui a secoué le football égyptien, où plusieurs personnes ont péri». Triste CAF qui conjugue ses gaffes quotidiennement, ce qui démontre qu'elle n'assume pas. «Ces dernières années, la CAF et son président n'ont pas été épargnés par des affaires de corruption rapportées notamment par de nombreux médias». «Comme en janvier 2010 : le bus de l'équipe du Togo est mitraillé par des indépendantistes du Cabinda ce qui contraint l'équipe togolaise, dont deux joueurs ont perdu la vie, à se retirer de la compétition». La CAF osera sanctionner contre attente le Togo pour les éditions 2012 et 2013. Mais cette fois-ci, la pression était plus forte et inattendue dont celle de la FIFA pour que cet homme annule la sanction. Le récent dossier qui garde son actualité est celui de la CAN-2015. Polémique avec le Maroc et le scandale lié à l'arbitrage. Malgré cela, le président de la CAF s'adressant au président équato-guinéen Teodoro Obiang, le 3 décembre dernier en marge du tirage au sort de la CAN, lui dira, «la CAF n'oubliera jamais ce que vous avez fait pour elle». Ces mots de l'inamovible homme fort du football africain se passent de tout commentaire. Et Hayatou jongle bien avec ce type d'affaire et il continuera à le faire lors de son huitième mandat. Mais à quand gardera-t-il ce fauteuil ? La question a pris de l'âge et la réponse est sous perfusion.