En réplique à l'exécution de 21 coptes, l'aviation égyptienne a mené des raids contre des positions des groupes islamistes en Libye. L'Egypte a confirmé cela, indiquant que l'attaque a eu lieu aux premières heures du jour, conjointement avec les forces aériennes fidèles au gouvernement officiel libyen. «La frappe a atteint ses objectifs avec précision», et les pilotes sont rentrés sains et saufs, a déclaré l'armée égyptienne dans un communiqué diffusé par la télévision d'Etat. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a indiqué que l'Egypte se réservait le droit de répliquer par tous les moyens qu'elle jugerait nécessaires à l'exécution des 21 coptes par les djihadistes de l'EI en Libye. Le président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi, a décrété un deuil national de sept jours. Dans une déclaration à la chaîne de télévision Al Arabiya, Saker al-Djorouchi, qui commande les forces aériennes fidèles au gouvernement libyen officiel, a confirmé leur participation aux frappes. «D'autres frappes aériennes seront menées aujourd'hui et demain en coordination avec l'Egypte», selon lui. Le commandant libyen a précisé que les frappes ont visé la ville de Derna, située dans l'est du pays. Elles ont, selon lui, tué 40 à 50 combattants islamistes et détruit des réserves de munitions et des centres de communication. Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si les forces égyptiennes avaient frappé ailleurs. Derna, une place forte historique des islamistes radicaux, est située à 1 300 km à l'est de Tripoli, entre Benghazi et la frontière égyptienne. Le mois dernier, la branche libyenne de l'EI avait affirmé avoir enlevé 21 coptes égyptiens et Le Caire avait confirmé que la grande majorité de ses ressortissants avaient été enlevés en Libye voisine. Sur la vidéo diffusée sur Internet, des hommes portant des combinaisons orange, semblables à celles d'autres otages exécutés ces derniers mois en Syrie, sont alignés sur une plage les mains menottées dans le dos, avant que leurs bourreaux ne les décapitent. Washington a qualifié d'«abjecte» et «lâche» cette série de décapitations. Le président français François Hollande, dont le gouvernement devait signer lundi la vente d'avions de combat Rafale avec l'Egypte, a pour sa part «exprimé sa préoccupation face à l'extension des opérations» du groupe djihadiste en Libye. La France et l'Egypte souhaitent d'ailleurs que le Conseil de sécurité de l'ONU se saisisse de la situation en Libye. François Hollande et son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi ont évoqué, lors d'une conversation téléphonique, la situation en Libye où l'EI a étendu ses opérations, a encore précisé lundi l'Elysée. «Ils ont souligné l'importance que le Conseil de sécurité se réunisse et que la communauté internationale prenne de nouvelles mesures pour faire face à ce danger», ajoute le communiqué. Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Shoukry, a quant à lui annoncé qu'il se rendrait au sommet antiterroriste de Washington, qui débute mercredi, avec l'intention de plaider pour une «intervention ferme» en Libye. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a appelé tous les pays du Moyen-Orient sont appelés à lutter contre les groupes armés islamistes en Libye, y compris le Qatar et la Turquie. Ces deux pays sont accusés d'aider et de financer les groupes armés islamistes en Syrie.