Sept groupes industriels publics viennent d'être créés le 23 février 2015 en plus des cinq existants portant réorganisation du secteur public marchand. Ces groupes industriels, sans une vision stratégique d'ensemble tenant compte des mutations des filières internationales en perpétuelles restructuration par l'innovation continue, du tarif douanier zéro horizon 2020, permettront-ils de dynamiser l'économie algérienne, en termes de coût-qualité, objet de cette présente contribution. 4.-Toute cette situation est liée à la nécessaire cohérence et visibilité qui sont les principes cardinaux du monde des affaires. Faute de quoi, la création de groupes industriels aura un impact très mitigé sur le développement futur du pays. En effet, l'Algérie est toujours en transition depuis 1986 vers l'économie de marché, qui doit se fonder sur des mécanismes concurrentiels dans tous les domaines. Or la cohabitation d' une gestion administrée toujours dominante avec des embryons d'une libéralisation débridée favorise la sphère spéculative et décourageant les véritables producteurs de richesses, comme en témoigne le poids de la bureaucratie, la corruption (renvoyant à la refonte de l'Etat), la léthargie du système financier, l'épineux problème du foncier et enfin, l'inadaptation du système socio-éducatif avec la dévalorisation du savoir et la dominance des emplois et salaires rente Cela implique, d'une manière cohérente face au processus de mondialisation irréversible, des mécanismes de régulation nouveaux de marché, avec un rôle stratégique de l'Etat régulateur. Une nouvelle organisation institutionnelle s'insérant au sein d'objectifs stratégiques précis comme j'ai eu à le préciser dans plusieurs contributions parues entre 2006/20015, devient urgente pour des raisons d'économies de gestion et d'efficience gouvernementale. L'Etat doit réduire son train de vie, donner l'exemple de rigueur, éviter en cette période de crise des dépenses inutiles de prestiges sans impacts véritables sur le devenir économique du pays et donc sur l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. Il s'agira d'éviter les graves dérives et dangers de l'économie prédatrice et mafieuse afin qu'entre 2015/2020 l'Algérie puisse doubler le produit intérieur brut, soit 440 milliards de dollars à prix constants 2015, avec une diminution des sections/ rente si elle veut éviter de graves dérives sociales et politiques. On ne relance pas l'activité industrielle par décret ou par le volontarisme étatique, vision de la mentalité bureaucratique rentière. C'est le marché tant local que mondial qui détermine la nature du projet. C'est l'entreprise et son fondement, le savoir à travers le management stratégique maitrisé, au sein d'une économie de plus en plus mondialisée à travers des stratégies de segments de filières internationalisées que l'Algérie pourra créer une économie productive à forte valeur ajoutée. En ce XXIe siècle du fait des nouvelles technologies, l'on doit éviter la vision matérielle, l'industrie se combinant avec les services. La recherche tant théorique qu'appliquée avec un équilibre entre les sciences exactes et les sciences humaines, est fondamentale pour impulser de nouvelles filières industrielles au sein d'éco-pôles régionaux pour un espace équilibré et solidaire au sein des nouvelles mutations mondiales. C'est que la région euro-méditerranéenne et africaine est appelée à d'importants enjeux géostratégiques qui interpellent l'Algérie tant dans le domaine politique, militaire qu'économique, ce dernier étant déterminant, étant à l'ère de la mondialisation avec des mutations technologiques perpétuelles. Pour éviter les expériences négatives du passé, la bonne gouvernance à tous les niveaux, central, local, d'entreprises et le savoir de qualité seront déterminants. Les réformes impliqueront une société où domine un Etat de droit, ou c'est la norme du droit qui devrait reprendre sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté. Le passage de l'Etat de «soutien» à l'Etat de droit est de mon point de vue un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et politique entre la Nation et l'Etat. Il s'agira de parer au manque de visibilité et de cohérence, de lutter contre le pouvoir bureaucratique sclérosant, de tisser de bons co-partenariats avec les firmes étrangères qui contrôlent la technologie et le marché mondial, de dé- diaboliser le secteur privé national et international productif et éviter ce paradoxe, une aisance financière, du moins à court terme, grâce à des facteurs exogènes, en dynamisant les sections hors rente dans le cadre des valeurs internationales. Car avec la chute du cours des hydrocarbures, nous assistons à des inquiétudes pour l'avenir de l'Algérie, qui pourtant a des potentialités immenses pour surmonter la crise multidimensionnelle actuelle sous réserve d'une gouvernance rénovée et d'un sacrifice partagé. (Suite et fin)