Si le ciel a été des plus généreux arrosant abondamment Béjaïa et ses alentours, et remplissant les barrages, ces eaux ont fait déborder oueds et rivières, coupant les routes nationales à sens unique, El Kseur notamment, obligeant les usagers à faire de grands détours. Plus en amont, à Oued Amacine et Agrioun, les crues ont endommagé les conduites d'eau, privant ainsi toute la ville qui est desservie à partir de Oued Djemaâ en quantités limitées. Pour parer à l'insuffisance, ce sont les camions-citernes dont ceux de l'APC qui sont en appel et prennent le relais pour alimenter quelques institutions de la santé et de l'enseignement. Les citoyens qui jusque-là étaient habitués aux rationnements vivent désormais une privation qui dure et se prolonge sans qu'ils sachent jusqu'à quand ! C'est la course effrénée de la recherhe de l'eau qui est engagée, toutes les fontaines publiques des Aiguiades, Dar Essaquia, Houma Acherchour sont prises d'assaut dès les premières lueurs de l'aube où les bidons se bousculent en d'interminables chaînes. Pour les services concernés, c'est la course contre la montre qui est engagée pour rétablir les canalisations. Les dégâts sont importants, dira M. Bouchna qui assure sans pour autant rassurer sur les délais, promettant « un rétablissement au plus vite ». Faut-il maudire dame Nature qui s'acharne ces jours-ci sur Béjaïa qui, après le drame d'Aokas, prive ainsi des citoyens en eau ou prendre le mal en patience et attendre que les robinets secs se remettent à couler ?