Le bilan officiel de l'attentat terroriste de mercredi ayant visé, à Tunis, le musée du Bardo, dans un périmètre censé être sécurisé puisqu'il comprend le siège du Parlement tunisien, est particulièrement lourd : 21 morts dont 20 touristes étrangers et 47 blessés. La menace qui accompagne la revendication de cet acte criminel par Daech est encore plus lourde : «Ce que vous avez vu, ce n'est que le début. Vous n'allez jouir ni de sécurité ni de paix», a lancé le groupe terroriste qui semble s'être bien installé dans la Libye voisine. C'est d'ailleurs là que les jeunes Tunisiens recrutés par Daech font leur apprentissage à l'usage des armes sur fond de fanatisation religieuse, commencée certainement en Tunisie même. La question que se posent les Algériens qui ont vécu «plus que ça», est de savoir jusqu'où ira le terrorisme en Tunisie. La manifestation spontanée qui a eu lieu à Tunis, mercredi, après l'attentat, sera-t-elle suivie par une véritable mobilisation populaire ? Le discours ferme tenu par les plus hauts responsables tunisiens sera-t-il traduit en actions efficaces pour que de tels actes ne se reproduisent plus ? Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a annoncé le renforcement des moyens de la police et de l'armée pour lutter contre le terrorisme, ainsi qu'une coordination plus grande entre les différents commandements sécuritaires (police, armée, Garde nationale, Douane et Garde des frontières). L'activité touristique qui est une des principales ressources extérieures de ce pays voisin, a été touchée de plein fouet et les chances qu'elle s'en relève très vite paraissent, malheureusement, bien minimes. Le Premier ministre tunisien a tenté de minimiser le fait en déclarant que ce qui s'est passé au musée du Bardo peut se passer à n'importe quel endroit du monde. Il a promis que cette activité reprendra «dans les meilleurs délais». Mais, plus lucide, le ministre tunisien des Finances, Slim Chaker, sait que les retombées de l'attentat vont faire très mal à la Tunisie qui a maintenant le dos au mur et ne peut pas reculer devant la menace terroriste. Elle a besoin du soutien de tous.