Suite aux défaillances sécuritaires qui ont coûté la vie à 21 touristes étrangers et à 2 tunisiens dans l'attentat qui a ciblé mercredi dernier le musée du Bardo, les sanctions ont commencé à tomber hier. Le Premier ministre Habib Essid a limogé le chef de la police de Tunis et celui du Bardo après avoir constaté des «lacunes» dans la protection du quartier du musée, cinq jours après l'attentat, a annoncé hier le gouvernement. «Habib Essid, en effectuant, hier soir, une visite dans le quartier du musée a constaté plusieurs lacunes. Il a ainsi décidé de limoger un certain nombre de responsables dont le chef de la police de Tunis et le chef de la police du Bardo», a indiqué Mofdi Mssedi, le chargé de la communication de M. Essid. Selon lui, le Premier ministre a effectué cette visite dans la nuit et sur place, il a procédé au limogeage des responsables policiers, dont les noms n'ont pas été précisés. Il a immédiatement nommé leurs successeurs. Rappelons, toutefois que M. Essid, qui a lui-même été ministre de l'Intérieur en 2011 après la chute du régime Ben Ali, avait déjà admis que l'attaque contre le musée du Bardo avait mis en évidence des défaillances sécuritaires graves. A ce propos justement, le journal tunisien Echourouk a rendu publiques, hier, des données sur l'attentat terroriste du Bardo qui a fait 23 morts, en majorité des touristes. L'article du journal fait état de plusieurs données, parmi elles, à la veille de l'attentat, le chef de l'arrondissement de Tunis a envoyé une correspondance au directeur général de la sûreté publique lui demandant de fournir les équipements nécessaires afin renforcer la protection sécuritaire autour de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) car un plan terroriste visant la zone a été mis en place par des terroristes. Le locataire du Palais de La Casbah a décidé aussi d'interdire l'accès à la mosquée qui se trouve derrière le musée du Bardo. «La mosquée sera réservée aux députés de l'ARP et à son personnel», a indiqué le chargé de communication auprès de la présidence du gouvernement, Mofdi Mseddi. Cependant, les agents du district de sécurité nationale à Gafsa ont réussi durant la semaine dernière à démanteler trois cellules terroristes. Les membres des cellules ont été transférés devant la brigade de lutte contre le terrorisme à Tunis. Un étudiant originaire de Sbeïtla, membre d'une des cellules, possédait des manuels pour fabriquer des bombes. Ce dernier a reconnu durant l'interrogatoire qu'il a obtenu ces documents d'un jeune originaire de la région de Sidi Ali Ben Aoun, pour fabriquer des bombes dans le but d'attaquer le district de la sécurité d'El-Gorjani et la caserne d'El- Aouina, à Tunis. Une deuxième cellule formée par trois jeunes appartenant à un courant extrémiste avait des séquences vidéo sur des séances d'entraînement et de maniement des armes dans une forêt à Gafsa. La troisième cellule est formée par deux individus originaires de la ville de Sened : Le premier possédait une somme d'argent dépassant les 40 000 dinars envoyée par son fils qui appartient à un groupe terroriste en Libye. Le deuxième membre de cette cellule finançait des individus dans la région. Enfin, une grande marche est prévue dimanche prochain à Tunis et à laquelle seront conviés des dirigeants du monde entier pour dénoncer l'attaque terroriste du musée du Bardo, a annoncé la ministre du Tourisme, Salma Elloumi Rékik. Elle a indiqué, dimanche, que cette opération terroriste qui a touché l'économie tunisienne et frappé le secteur du tourisme, qui représente 7% du PIB, ne fait que renforcer la volonté du gouvernement de faire de la sécurité et de la stabilité dans le pays sa priorité. «Nous combattrons le fléau du terrorisme qui est étranger à la société tunisienne et que tous les tunisiens rejettent», a-t-elle précisé, ajoutant que la violence et le terrorisme n'ont pas de place en Tunisie, pays de nature ouvert et tolérant. Elle a souligné que le gouvernement actuel a pris les mesures appropriées pour sécuriser les institutions de l'Etat, les endroits sensibles représentant les symboles de la souveraineté nationale et les zones touristiques.