Intervenant lors d'une journée parlementaire sur la réforme et la refonte du système éducatif algérien, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a appelé les syndicats à agir pour assurer la «stabilité du secteur» et à se mobiliser pour préserver ses acquis. «Le secteur de l'éducation, ô combien stratégique, requiert aujourd'hui des conditions propices afin qu'il puisse s'acquitter des missions qui lui sont assignées, à savoir la consolidation et l'amélioration de la mise en œuvre des réformes», a précisé Mme Benghebrit. Depuis le lancement des réformes en 2003, le secteur n'a pas encore bénéficié de toutes les conditions à même d'assurer leur aboutissement, a estimé la ministre, ajoutant qu'il ne s'agissait pas des «moyens matériels nécessaires à la mise en œuvre de la réforme mais d'un engagement total de la part de tous à la faveur d'un climat serein». S'agissant de l'échec scolaire, la ministre a souligné que «chaque élève est en mesure de réussir, pour peu que lui soient réunies les conditions propices et l'encadrement adéquat». Pour ce faire, a-t-elle dit, le ministère a opté pour la redressement de la réforme éducative en se focalisant sur le cycle primaire qui détermine le succès ou l'échec de l'élève. La ministre a appelé les inspecteurs et les enseignants à redynamiser le plan d'action du ministère et à faire preuve de professionnalisme, à travers le recours à la formation. Dans le but de faire aboutir cette démarche, Mme Benghebrit a affirmé que le ministère de l'Education nationale avait défini deux critères indispensables, à savoir «l'équité et la qualité de l'enseignement». «Le ministère œuvrera à introduire plusieurs mesures visant à améliorer la performance du système éducatif, notamment en termes de refonte pédagogique et de rationalisation de la gestion», a souligné la première responsable du secteur. En matière de refonte pédagogique, le ministère s'attellera «à améliorer le rendement scolaire à la faveur de l'instauration de nouvelles pratiques pédagogiques, impliquant l'introduction de changements aux contenus scolaires en matière d'organisation, d'application et d'évaluation, en accordant la priorité au cycle primaire», a indiqué la ministre. Concernant la rationalisation de la gestion, il sera procédé, selon Mme Benghebrit, «à l'application et à l'actualisation des textes réglementaires en vigueur» avec la poursuite de la modernisation de la gestion pédagogique et administrative, à travers l'utilisation des nouvelles technologies de l'information. 20% des lycées ont ouvert leurs portes durant la première semaine des vacances Le directeur de l'enseignement secondaire et technique au ministère de l'Education nationale, Abdelkader Missoum, a affirmé, mardi, que 20% des lycées avaient ouverts leurs portes durant la première semaine des vacances de printemps pour rattraper les cours perdus du fait de la grève. Dans une déclaration, en marge de la journée parlementaire sur «la Réforme et la refonte du système éducatif algérien», M. Missoum a souligné que «80% des établissements éducatifs ont dispensé des cours durant les journées de la grève, déclenchée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), du 16 février au 19 mars». Selon les estimations du ministère, 20% des établissements scolaires à travers l'ensemble du territoire national ont ouvert leurs portes pour assurer le rattrapage des cours perdus du fait de la grève, selon le même responsable. Rappelant que la première semaine des vacances de printemps était consacrée au soutien des élèves de classe terminale, M. Missoum a précisé que «si le nombre d'élèves qui rejoignent les bancs de l'école pour bénéficier des cours de rattrapage durant les vacances est important, l'établissement éducatif se doit de dispenser ces cours, sinon les enseignants sont appelés à dispenser des cours de soutien». Les établissements scolaires demeureront «ouverts pour la révision individuelle ou collective», en offrant aux élèves l'accès aux équipements technologiques disponibles. Concernant les élèves ayant préféré profiter de leurs vacances, M. Missoum a indiqué que «les directeurs d'établissements éducatifs ont eu carte blanche», ajoutant que les cours perdus pourraient être rattrapés après les vacances de printemps. Il a, en outre, tenu à rassurer les élèves précisant que le programme avait été dispensé à plus 70%. Par ailleurs, M. Missoum a affirmé que «les élèves ne seront examinés que sur les cours qui leur ont été dispensés en classe». Concernant le rattrapage des cours perdus pour les élèves de 1re et 2e années secondaires, M. Missoum a indiqué qu'il se ferait à leur retour de vacances les samedis, les mardis après-midi ou durant les heures creuses. Concernant le retard de 10 jours induit par la grève, l'intervenant a indiqué que ce retard concernait les heures de cours effectives, rappelant que le mouvement de grève avait également touché les jours d'examen.