L'Algérie n'autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières, a réaffirmé, jeudi à Charm El-Cheikh, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Nous prenons acte de la proposition soumise par le président Abdelfettah Al-Sissi concernant de telles initiatives au service de l'action arabe commune et de la sécurité dans les pays arabes, de même que nous estimons nécessaire de tirer les bons enseignements à partir des précédentes expériences», a précisé Lamamra à propos d'une question sur la position de l'Algérie quant à la création d'une force arabe commune. Lors de son entretien avec homologue omanais, Youssef Ben Aloui, dans le cadre de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne a abordé «l'expérience africaine avérée qui pourrait servir de référence dans tout examen des fondements et de la sécurité collective». Cependant, Lamamra a estimé «de prime abord, que tous les maillons de ce système doivent s'enchaîner de manière solide et cohérente. Pour ce faire, il convient de focaliser sur la sécurité et la stabilité dans chacun des pays arabes». Le ministre des Affaires étrangères algérien a exhorté chaque pays de prendre des mesures préventives, «afin de pouvoir construire en son sein une société tolérante et complémentaire où règne justice sociale et bonne gouvernance». Ramtane Lamamra a précisé que «si ces éléments venaient à manquer et dans le cas où les moyens susceptibles de permettre l'aboutissement à une solution feraient défaut, nous devrions penser à exploiter au mieux les moyens prévus par les chartes de la Ligue arabe et de l'ONU, tels le déploiement des forces de maintien de l'ordre. Les pays dont les Constitutions permettent de telles actions sont en mesure d'agir dans ce cadre», a-t-il poursuivi. «L'Algérie n'autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières, mais pourrait toutefois apporter un soutien en logistique au-delà de ses frontières sans pour autant impliquer ses troupes armées», a souligné le ministre. Par ailleurs, il a noté que l'Algérie «suit avec une très grande préoccupation et profonde inquiétude les récents développements et évolutions graves au Yémen, en raison de l'escalade des positions qui peut conduire à faire échouer le processus politique et accroître les divisions et la recrudescence de la violence et la propagation du terrorisme, de nature à constituer une menace sur la sécurité et la stabilité et l'unité du Yémen frère». Il a relevé que l'Algérie «exprime son entière solidarité avec le peuple frère du Yémen dans cette phase difficile et cruciale de son histoire et considère que le durcissement des positions et l'escalade de la confrontation ne contribuent pas à résoudre la crise, mais mènent, au contraire, à l'aggravation la l'accroissement des souffrances du peuple frère du Yémen». L'Algérie «confirme, une fois de plus, que le retour à la stabilité et à la sécurité au Yémen, ne sera possible qu'à travers l'engagement de mettre en œuvre les références fondamentales pour le processus politique constituées par l'attachement aux conclusions du dialogue national, l'Accord pour la paix et le partenariat et l'initiative des pays arabes du Golfe», a-t-il affirmé.