Au moins 20 personnes ont péri dans des combats nocturnes à Aden, dans le sud du Yémen, entre des comités de défense et des groupes rebelles chiites qui ont tiré au canon sur l'aéroport de la ville, provoquant des incendies, ont indiqué hier des sources militaires. Les affrontements pour le contrôle de l'aéroport international se poursuivaient dans la matinée par intermittence après que des rebelles ont réussi à reprendre une position stratégique perdue la veille au prix de neuf morts dans leurs rangs, selon une source militaire. Cinq membres des comités de défense ont été tués en repoussant de la piste de l'aéroport les rebelles qui, pendant leur fuite, ont tiré au canon, provoquant des incendies dans la tour de contrôle, le salon d'honneur et un autre bâtiment, ont indiqué un officier de sécurité et une source médicale. En outre, onze rebelles chiites houthis ont été faits prisonniers dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit sur un axe routier stratégique proche de l'aéroport, selon la source militaire. A l'entrée nord d'Aden, des affrontements se sont produits aux premières heures de la journée lorsqu'un convoi de la rébellion chiite, venant de la province voisine de Dhaleh, s'est heurté à des combattants hostiles, a rapporté une autre source militaire. Six personnes, dont quatre Houthis, ont trouvé la mort et deux chars de la rébellion ont été endommagés dans ces combats, à la suite desquels les rebelles ont réussi à avancer et à établir leur QG à la mairie de Dar Saad, a ajouté cette source. Aden, deuxième ville du Yémen, est le théâtre de violents combats qui ont fait au total 95 morts ces quatre derniers jours. «La plupart des missiles» aux mains des rebelles «détruits» La coalition militaire arabe dirigée par l'Arabie Saoudite, qui intervient depuis jeudi au Yémen, a «détruit la plupart» des missiles qui étaient aux mains des miliciens chiites houthis et de leurs alliés, a affirmé samedi le porte-parole de cette coalition. «Nous pensons avoir détruit la plupart de ces capacités, mais nous continuerons à viser ces missiles, où qu'ils soient», a déclaré le général Ahmed Assiri lors d'un point de presse à Riyad. Il a dit qu'avant l'entrée des miliciens chiites houthis dans la capitale Sanaa en septembre dernier, «l'armée yéménite avait de nombreux missiles ou missiles balistiques», susceptibles d'atteindre des cibles distantes de 500 kilomètres. Plus tôt, un responsable diplomatique du Golfe a dit qu'avant l'intervention de jeudi, l'armée yéménite disposait de 300 missiles Scud, dont 21 ont été détruits lors de raids aériens de la coalition cette semaine. «Depuis que nous avons commencé les opérations, nous continuons à viser ce genre de missiles et les endroits où ils sont stockés», a indiqué le général Assiri, sans autre précision. 15 soldats rebelles tués dans un raid de la coalition dans l'ouest de Sanaa Quinze soldats rebelles ont été tués lors d'un raid mené dans l'ouest de Sanaa par la coalition de pays arabes qui a également bombardé dans la nuit la piste de l'aéroport de la capitale yéménite, la mettant hors service, a indiqué hier une source militaire. Des avions de la coalition ont pris pour cible le QG de la Garde républicaine yéménite, alliée à la rébellion chiite des Houthis, à Soubaha, dans l'ouest de Sanaa, tuant quinze soldats, selon cette source. Une source médicale a indiqué de son côté que l'hôpital militaire de Sanaa a reçu les corps de 12 soldats, ainsi que 18 blessés. Des avions de la coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite ont également bombardé de nuit la piste de l'aéroport de la capitale yéménite, la mettant hors service. «C'est la première fois qu'ils bombardent la piste» de l'aéroport de Sanaa depuis le début jeudi de l'opération militaire de la coalition arabe au Yémen, a affirmé une source aéroportuaire. Samedi, plus de 200 employés de l'ONU, d'ambassades et de sociétés étrangères avaient été évacués de Sanaa par voie aérienne. Le Yémen s'est enfoncé dans la guerre ces derniers jours avec des avancées de la rébellion chiite et ses alliés vers Aden, deuxième ville du pays, dans le Sud, et une riposte militaire d'une coalition d'une dizaine de pays arabes venue secourir le président Abd Rabbo Mansour Hadi.