Pour les supporters, Ancelotti semble avoir fait son temps. Ses récents déboires en Liga et la première place au classement du Barça semblent y être pour quelque chose. Entre l'italien et les socios le ressort est cassé... Voir Zidane sur le banc de l'équipe première, c'est un vieux rêve du président Florentino Perez mais aujourd'hui tous les supporters en ont aussi très envie. Zidane, qui est en train de réussir son pari avec l'équipe de la Castilla, l'équipe réserve du Real, bénéficie d'un véritable état de grâce. Toute la presse espagnole, unanime, et c'est assez rare pour être souligné, est derrière cette appétence pour Zizou. Zidane joue sur du velours. Ancelotti est en échec. Et une partie du vestiaire est prête à être dirigée par un autre leader. Zidane en a les épaules et il s'est donné les moyens. Il n'a pas succombé à la solution de facilité qui eut été de passer ses diplômes d'entraîneur en Espagne, des diplômes que l'on qualifiera de seconde zone, des formations dites expresses qui permettent aux anciens joueurs de devenir entraîneurs en quelques semaines. Zidane a préféré opter pour la solution France. Une formation de trois longues années d'apprentissage qui lui ont pourtant valu une suspension de trois mois par la Fédération espagnole pour absence de diplôme, finalement et justement annulée par le Tribunal arbitral du sport espagnol. Au mois de mai, la star française recevra enfin son diplôme après avoir notamment effectué des stages auprès de Marcelo Bielsa à Marseille et Pep Guardiola à Munich, donc des pointures. C'est en fait aussi principalement aux côtés d'Ancelotti, quand il était l'an dernier son adjoint, qu'il a beaucoup appris et vite progressé : «Il a vite maîtrisé toutes les questions d'organisation et de planification si importantes dans notre métier. En plus, bien entendu, des concepts tactiques», explique l'Italien. Ancelotti qui est persuadé que Zidane est désormais mûr pour prendre une équipe première. Peut-être n'imagine-t-il pas toutefois se faire piquer la place dès ce mercato d'été, et pourquoi pas même plus tôt si le Real venait à être éliminé par l'Atletico en 1/4 de finale de la LDC. Comme il l'a dit dimanche soir sur Canal, Zizou se dit prêt à prendre les commandes d'une équipe pro, mais il ne veut pas précipiter les choses en cours de saison et certainement pas prendre la place d'Ancelotti à quelques journées de la fin du championnat. Le temps joue pour lui. Perez semble avoir déjà pris sa décision. La tête d'Ancelotti ne tiendrait plus qu'à un fil. Une nouvelle victoire en LDC et un titre national sinon ce sera le passage à la trappe promis à l'Italien. Perez est, il faut le dire, ravi de la première expérience de Zidane à la tête de la Castilla qui est 6e au classement et ne compte que quatre point de retard sur la zone de play-offs donnant accès à la montée en 2e division. Un classement paraît-il inespéré, quand on sait que cette équipe était bonne dernière à l'automne. L'effet Zidane a joué à plein pot avec un jeu ultra offensif qui plait beaucoup au président madrilène. Le contrat d'Ancelotti se termine en juin 2016, mais tous les indicateurs montrent que l'aventure devrait se terminer en juin de cette année. Pour son remplaçant, il ne devra pas y avoir de suspens. Perez n'ira pas chercher trop loin, et Zidane verrait ainsi son rêve devenir réalité. Entraîner pour son premier job la plus grande équipe du monde. Parions que les jouets et les stars du Real y trouveront beaucoup de plaisir. L'an dernier, quand il était adjoint de l'équipe première, les relations entre Zidane et le vestiaire étaient excellentes. Ronaldo et Benzema sont dithyrambiques sur le marseillais et ça va compter au moment du choix. Zidane entraîneur, c'est presque fait, et c'est même mérité !