Louisa Hanoune a présidé, hier, la session ordinaire du Parti des travailleurs (PT), où elle a présenté un bilan complet sur les activités de son parti. La patronne du PT est revenue sur la révision de la Constitution. Elle a plaidé pour la mise en place d'un système monocaméral avec la suppression de la seconde Chambre, une responsabilité du gouvernement devant l'APN et une primauté du législatif qui sous-entend des élections véritablement démocratiques. En revendiquant pour son parti un programme de gauche, Louisa Hanoune évoquera la situation économique et sociale du pays pour s'en prendre «aux barons de l'import-import, de l'informel et des oligarques et autres prédateurs». Toujours à propos du pouvoir économique, la SG du PT a appuyé la réintroduction de l'autorisation d'importation souhaitant même que le gouvernement aille plus loin, rappelant les émeutes de 2011 du sucre et de l'huile. Sur sa lancée, Louisa Hanoune a dénoncé même la double casquette de certains ministres possédant des affaires et des entreprises, y voyant là un conflit d'intérêts flagrant si ce n'est une façon de siphonner les fonds publics en s'octroyant des marchés. Sur le plan international, elle a fustigé l'Arabie Saoudite, le Qatar et l'Egypte qui sous-traitent pour l'impérialisme américain et sioniste en évoquant la coalition arabe qui fait la guerre au Yémen. Par ailleurs, la patronne du PT a évoqué longuement la position de son parti par rapport à la révision de la Constitution qui agite la vie politique, alors que jusqu'ici, et selon l'oratrice, rien ne transparaît encore sur la question. Alors que par le passé, le PT s'était prononcé pour une assemblée constituante devant mettre en place les jalons d'une nouvelle Constitution pour «la seconde République», hier, Hanoune a plaidé pour sa réforme profonde. Louisa Hanoune a rappelé pour la situation de la wilaya de Annaba, qui selon elle, est en état d'alerte autour de cette ville qu'elle qualifiera de «ville mafieuse». «Aujourd'hui, tous les ingrédients sont réunis à Annaba pour une explosion sociale. En l'absence de représentants de l'Etat, la pagaille caractérise cette wilaya, qui a frôlé de justesse la catastrophe, la semaine écoulée avec les manifestations pour le logement. Sans wali ni chef de daïra, Annaba est au bord du précipice. Autant le dire tout de suite, même si certains laudateurs ne perdent aucune occasion pour sortir la brosse à reluire pour préserver leurs intérêts sordides. De l'emploi au logement, en passant par le cadre de vie, l'état des routes, l'alimentation en eau potable, tout est négation dans cette wilaya», accablera-t-elle. Abordant d'autres domaines, Hanoune a encore critiqué le contenu de la nouvelle loi sur la santé, notamment en ce qui concerne la gratuité des soins et le «caractère public» des structures hospitalières. Plaidant enfin pour l'élimination de l'emploi précaire pour la femme, elle a défendu l'idée de la création de fonctions d'assistantes sociales et juridiques, afin de «l'accompagner dans des questions relevant de l'éducation de ses enfants ou pour des démarches liées à l'obtention de ses droits».