Dans un audit réalisé sous ma direction, assisté des principaux dirigeants et cadres supérieurs de Sonatrach, d'experts indépendants et d'un Bureau d'études de renommée mondiale américain (Ernest Young) réalisé entre 2006/2007 intitulé «une nouvelle politique de carburants en Algérie dans un environnement concurrentiel» et ayant été auditionné par la commission économique de l'Assemblée populaire nationale (APN) dont j'ai présenté les principales conclusions, j'avais attiré l'attention du gouvernement sur l'urgence d'une nouvelle politique de carburants. L'historie nous a donné raison (1). 3.-Ainsi, depuis 2011, les discours vont vers l'optimisme. Je cite le P-DG de Sonatrach en date du 01 juillet 2014 : «l'Algérie ne connaîtra plus de pénurie, cessera ses importations de gas-oil, en 2015, après la réhabilitation de ses raffineries appelées à fonctionner à plein régime ». Dans la même ligne d'idées, le ministre de l'Energie a annoncé début 2014 que le problème des approvisionnements sera résolu fin 2014, suivi début 2015 par le P-DG de NAFTAL qui annonce qu'il n' ya pas de pénurie, en contradiction avec les longues chaînes dans de nombreuses wilayas. Le 16 avril 2015 le ministre de l'Energie devant les députés annonce officiellement que les capacités stockage sont réduites, de 7 à 10 jours maximum et qu'un montant de 200 millions de dollars sera débloqué pour arriver à 30 jours horizon 2020. Or il suffit d'une rumeur pour qu'il y ait rupture des stocks, sept à dix jours étant largement insuffisants. Cela relève du mangement stratégique qui doit tenir compte de la spécificité de chaque région, pour parer aux conséquences d'une pénurie qui peut paralyser des secteurs stratégiques comme la Défense nationale ou l'économie, engendrant des prix spéculatifs Ainsi, les stocks stratégiques, distinguant trois grands systèmes complémentaires, les stocks privés, les stocks d'Etat dominants aux USA, Japon, Allemagne, France et les stocks d'agence ( organisme de droit public ou privé), sont le résultat d'une politique des pouvoirs publics établie pour faire face à une rupture grave des approvisionnements, liée à une crise pétrolière internationale, une grève de la navigation, un boycott politique, une catastrophe naturelle, voire à une imprévoyance dans la gestion des exportations de certains pays. Par exemple pour la France, il est exigé la constitution de stocks de pétrole brut et de produits finis pour 90 jours d'importations journalières moyennes nettes, soit 61 jours de consommation intérieure journalière moyenne en carburants. Dans la majorité des pays, le stock de sécurité dépasse deux mois. 4.-D'une manière générale, il y a urgence de penser à un nouveau modèle de consommation énergétique. L'Energie étant au cœur de la sécurité nationale, selon les prévisions tenant compte de la forte consommation intérieure et des exportations, à moins de découvertes substantielles, les réserves de pétrole et de gaz traditionnel devraient s'épuiser horizon 2030, devant aller vers un MIX énergétique.(1) L'Algérie pour ne prendre que l'exemple du transport, mais qui concerne la majorité des secteurs économiques et l'ensemble des ménages, s'orientera-t-elle vers l'essence, au diesel, au GPLc, au GNW (pour les tracteurs, camions, bus), ou vers les utilisations hybrides ou solaire, avec la révolution technologique qui s'annonce ? Quel mode de transport en fonction de la stratification des revenus des ménages devra-t- on privilégier ? Quel coût pour le budget de l'Etat engendre les accidents sur la route ? Quel sera le prix de cession de ces carburants et la stratégie des réseaux de distribution et de stockage pour s'adapter à ces mutations technologiques ? (Suivra)