L'année dernière, 56 migrants clandestins sont morts dans les eaux de la Méditerranée. Cette année, c'est pire, la flèche a monté d'un coup, le bilan compte 1 776 personnes mortes ou portées disparues. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d'alarme suite à la catastrophe humanitaire en Méditerranée. Cette organisation, présente sur le terrain, reprend le chiffre alarmant des Nations unies et de l'Organisation internationale pour les migrations. Selon le CICR, il faut augmenter en urgence le financement des opérations de sauvetage afin de diminuer les décès des migrants et pouvoir couvrir toute la zone en question. «C'est une étape positive qu'est le renforcement des opérations navales. Ceci devrait servir à renforcer la capacité de recherche et de sauvetage. Nous devons faire en sorte que le centre de la Méditerranée et les côtes libyennes soient couverts pour prévenir les décès inutiles de ceux qui fuient les conflits et la pauvreté», a estimé le président du CICR, Peter Maurer. D'après le patron du CICR, les propositions faites par les dirigeants européens, comme celle de détruire les navires utilisés par les contrebandiers pour transporter les migrants vers l'Europe, doivent être «soigneusement évaluées et surveillées pour leur impact humanitaire sur les populations vulnérables». Face à cette situation complexe, Peter Maurer dit qu'«il est important de s'assurer que ces actions potentielles ne produisent pas des conséquences imprévues tel que de piéger plus longtemps des populations en proie à des conflits ravageurs». Peter Maurer a recommandé de faire davantage d'efforts et d'engagements de la part des différents intervenants, en saluant la reconnaissance de la gravité de la situation des flux migratoires par les dirigeants européens. «Le CICR est sur le terrain pour aider ceux qui sont en proie à la violence dans tous les points chauds de conflit, comme la Syrie, la Libye et la Somalie, et ce que nous voyons est une souffrance profonde qui exige de nouvelles initiatives et une nouvelle pensée politique pour trouver des solutions auxquelles nous humanitaires pouvons, certes, contribuer, mais c'est aux Etats de prendre les devants». A rappeler, que le dernier naufrage, la semaine dernière, au large des côtes Libyennes, d'une embarcation transportant des migrants s'est soldée par la mort de 800 d'entre eux, ont annoncé, mardi, des représentants du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM) après avoir rencontré parlé des survivants. «On peut dire que 800 personnes sont mortes», a déclaré Carlotta Sami, porte-parole du HCR en Italie, avant que le porte-parole de l'OIM, Flavio Di Giacomo, ne vienne confirmer cette estimation. Des représentants du HCR et de l'OIM ont pu interroger la plupart des 27 survivants arrivés dans le port de Catane. «Nous avons confronté les témoignages, il y avait un peu plus de 800 personnes à bord, dont des enfants de 10, 12 ans. Il y avait des Syriens, environ 150 Erythréens, des Somaliens... Ils étaient partis, samedi, de Tripoli», a expliqué Sami. «Les survivants viennent du Mali, de Gambie, du Sénégal, de Somalie, d'Erythrée et du Bangladesh», a ajouté M. Di Giacomo, précisant qu'il y avait parmi eux quatre mineurs. Selon le récit des survivants, le chalutier qui les transportait a chaviré sous l'effet d'un mouvement de foule alors qu'approchait un cargo Portugais appelé à son secours. La police Italienne a annoncé dans la nuit que deux des survivants, un Tunisien et un Syrien, soupçonnés d'avoir été le capitaine et un membre d'équipage du chalutier, avaient été arrêtés à bord du bateau des garde-côtes.