,La question identitaire en Algérie est un secret de polichinelle et parler de ce problème n'est plus aujourd'hui un tabou. Il y a quelques jours, plusieurs régions du pays ont soulevé cette question, réclamant des solutions adéquates à leurs revendications purement identitaire. Chaque année, les citoyens de plusieurs régions du pays et notamment la Kabylie élèvent la voix, réclamant des revendications identitaires. C'est le même cas, il y a quelques jours où des milliers de citoyens ont profité du 35e anniversaire du printemps berbère, organisant des manifestations grandioses à Tizi Ouzou. Au cours de la marche, des manifestants ont brandi plusieurs banderoles et scandé des slogans, réclamant des revendications identitaires. «Nous sommes des Amazighs et non pas Arabes. «Constantine capitale de Massinissa». «Corrigez-les erreurs du passé», «L'Algérie n'est pas arabe». Tels sont les principaux slogans scandés par les manifestants. Certains responsables de la cause amazighe ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement au sujet de l'organisation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe». «L'organisation d'un tel événement à la veille de l'anniversaire du 35e anniversaire du printemps berbère est une insulte pour la majorité des Algériens-Amazighs», ont-ils ajouté. Normalement, il devrait (le gouvernement) dire «Constantine» capitale des Amazighs, de Massinissa ou de Jugurtha, ont-ils expliqué. Même Yennayer jour de l'an amazigh n'a pas été décrété jour férié par le pouvoir, a lancé un organisateur. Ce sont presque les mêmes revendications qui ont été demandées par des centaines de citoyens dans la région des Aurès. Cette année, la manifestation marquant le 35e anniversaire du printemps arabe a été tenu dans la wilaya de Batna. Ce sont presque les mêmes revendications identitaires qui ont été soulevées par les habitants des Aurès. Un sit-in a été organisé dans le centre-ville de Batna à l'appel des membres du MCA «Mouvement de la culture amazighe». Le Mouvement a appelé à poursuivre «le combat pour l'amazighité et les libertés démocratiques et interpelle le pouvoir, pour officialiser une langue qui, selon eux, a été méprisée. Un responsable de l'organisation de la manifestation du 20 avril de cette année, a même prévenu, dans le cas où «Tamazight» ne serait pas décrétée langue nationale et officielle dans la prochaine Constitution. «Nous tenons le pouvoir pour le seul responsable de tout ce qui pourrait arriver», a-t-il conclu. Normalement l'Algérie n'a pas problème identitaire et nul ne pourrait contester l'identité amazighe des Algériens. A travers plusieurs de ses discours, le président de la République Abdelaziz Bouteflika n'a jamais manqué de rappeler que l'ensemble des Algériens sont des «Amazighs». Plusieurs questions méritent d'être posées à ce sujet, à savoir : Pourquoi ne pas agir dans l'immédiat pour trouver des solutions définitive à ces problèmes qui ont des liens avec l'identité algérienne et qui n'ont de raison d'être ? La division de certains pays dans le monde à l'image du Soudan ou de l'ex-Yougoslavie ne semble pas servir de leçon aux décideurs ? Fallait-il donner l'occasion à certains mouvements qui ne rêvent que de voir l'Algérie divisée en plusieurs petits Etats ? Faut-il attendre que la « «bombe identitaire» explose pour agir ? De toute manière, la balle est dans le camp de ceux qui pourrait désamorcer cette «bombe» et qui pour des raisons que seuls eux même refusent d'agir.