Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) de Ferhat Mhenni, une organisation qui active dans l'illégalité, a raté sa sortie hier à Tizi Ouzou. Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) de Ferhat Mhenni, une organisation qui active dans l'illégalité, a raté sa sortie hier à Tizi Ouzou. La marche «pour l'autodétermination de la Kabylie» initiée hier à Tizi Ouzou n'a pas drainé la foule des grands jours. Un millier de manifestants a pris part à cette manifestation organisée à l'occasion du double anniversaire du printemps Berbère et des événements douloureux d'avril 2001 ou printemps noir. De l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, jusqu'à la placette de l'ancienne mairie jouxtant le rond-point «le jet d'eau», les marcheurs ont scandé les slogans chers à Ferhat Mhenni, le leader du MAK et ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB) coordination, proche du RCD. «Pour l'autonomie de la Kabylie», «pour l'autodétermination de la Kabylie», sont entre autres slogans scandés par les manifestants sous l'œil vigilant des services de sécurité. Les partis politiques fortement implantés en Kabylie, le RCD de Saïd Sadi et le FFS de Hocine Aït Ahmed notamment, se réclamant du combat démocratique pour l'émancipation identitaire qui ont tenté, chacun de leur côté, des années durant, de s'approprier la paternité de la revendication amazighe, ont, pour cette année encore, déserté le terrain. Les grandioses marches pacifiques suivies de grèves générales élargies jusqu'aux villages les plus reculés de la wilaya, pour la consécration et la promotion de la langue et la culture amazighes dans toutes ses dimensions, relèvent désormais du passé. Aux luttes intestines ayant miné les politiques de la région, autour de l'appropriation du cigle MCB (Mouvement culturel berbère), censés, pourtant, porter la revendication amazighe depuis notamment l'ouverture démocratique de février 1989 consacrant le pluralisme politique, jusqu'à l'éclatement des tragiques et douloureux événements du printemps noir en avril 2001, les politiques de la région, ont agi dans la division. Durant toute la décennie 90, le MCB a fonctionné sous deux chapelles politiques, le MCB Coordination proche du parti de Saïd Sadi et le MCB commissions nationales proche du FFS de Hocine Aït Ahmed et enfin, au lendemain de la grève du cartable de 1994, le MCB unifié piloté par Ferhat Mhenni ex-coordinateur du MCB aile RCD et actuel leader du MAK, Mouvement pour l'autonomie de Kabylie. Durant toute cette période, l'événement a été célébré comme il se doit, les populations adhéraient aux mots d'ordre des politiques, grèves générales, marches et meetings. A l'éclatement des tragiques et douloureux événements de Kabylie, en 2001, deux autres courants se réclamant loin de toute chapelle politique, les arouchs et le MAK (Mouvement pour l'autonomie de Kabylie) de Ferhat Mhenni, tenteront, chacun de leur côté, d'accaparer la revendication amazighe. Pas pour longtemps puisque deux années plus tard, en 2003, Les arouchs, avec la scission intervenue au sein même de cette structure au fonctionnement horizontal, agiront en rangs dispersés, l'aile dite dialoguiste et l'aile hostile à tout contact avec le pouvoir central. Les démonstrations de force ne sont plus alors ce qu'elles étaient jusque-là. Auréolée du statut de langue nationale décrété par le président de la République au mois d'avril 2002, la problématique de l'identité berbère dans toutes ses dimensions, semble de plus en plus échapper aux politiques de la région qui, jusque-là, faisaient de cette revendication, leur cheval de bataille, se contentant de marquer l'événement de manière symbolique. Le RCD appelle à la mobilisation pour «l'officialisation de Tamazight» Le RCD de Saïd Sadi, héritier de novembre et de la Soummam et porteur des principes d'avril a, par ailleurs, appelé, hier, dans un communiqué rendu public sur son site internet, «toutes celles et ceux qui assument la vérité historique et l'espérance démocratique à se mobiliser ensemble pour arracher la reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale et officielle dans un état démocratique et social ; condamner la violence, la corruption et les fraudes électorales qui ont dépossédé le citoyen de sa liberté et de son droit à choisir librement ses représentants». «Cela fait 31 ans qu'une génération de militants bravant la répression et la censure du parti unique s'est levée pour lancer une forme de lutte inconnue dans les traditions politiques algériennes jusque-là caractérisées par la violence et l'intolérance», note le parti de Saïd Sadi, le RCD pour qui, «avril 80 fut une réussite et un espoir parce qu'il a rassemblé dans la loyauté, la solidarité et la transparence des militants qui ont su voir les priorités de l'histoire». Rabah M.