La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a célébré, hier, la Journée mondiale de la liberté de la presse coïncidant avec le 3 mai de chaque année en organisant un Forum des libertés sous le thème «Les libertés face à la régression continue». Lors de cette rencontre, la Laddh a condamné ce qu'elle a décrit comme des violations de la liberté d'expression en Algérie. Le président de la Ligue, Nouredine Benissad, ainsi que la sociologue et membre du réseau Wassila, Fatma Oussedik, le professeur à l'école nationale de journalisme, Belkacem Mestfaoui, et l'avocat et défenseur de droits de l'Homme, Abdelghani Badi, ont indiqué que «l'Algérie a ratifié aujourd'hui des conventions internationales, et a donc des obligations qu'elle doit appliquer et respecter». Nouredine Benissad a souligné dans son intervention que malgré la levée de l'état d'urgence en Algérie, mais jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous sommes témoins d'une des libertés très étroites. Ajoutant qu'il y a des droits qui ne sont pas encore reconnus. Quant au métier du journalisme, Nouredine Benissad a souligné que les lois qui régissent le domaine de l'audiovisuel ne sont pas claires, et ne sont pas appliquées sur le terrain. De son côté, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés au sein de la Ligue, Houari Kaddour, a dénoncé avec véhémence les pressions multiformes exercées sur la presse nationale. A cette occasion, la Ligue a qualifié les pressions exercées sur les opérateurs économiques étrangers et nationaux pour les empêcher de publier leurs annonces dans des journaux indépendants d'«indice clair de la détermination du clan actuellement au pouvoir de verrouiller le champ médiatique et de bâillonner la presse, le but étant de maintenir le statu quo et de continuer à gérer, en toute impunité, les fonds alloués à la publicité institutionnelle estimés à 1 450 milliards chaque année». En effet, la Laddh estime que «ce n'est que lorsque les journalistes sont libres de surveiller, d'enquêter et de critiquer les politiques et les actions qu'une bonne gouvernance peut exister».