Me Ali Yahia Abdennour a été trompé et désinformé par les contestataires, dénonce Me Benissad. Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), Noureddine Benissad, a rejeté, hier, toutes les accusations dont a fait objet la Ligue ces dernières semaines. Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'organisation à Alger, en présence des membres du comité directeur, Me Benissad a défendu l'autonomie de la Ligue de toute organisation politique ou syndicale. «Nous ne sommes sous la chapelle d'aucun parti politique, d'aucun syndicat ni du pouvoir. Nous sommes une organisation de défense des droits de l'homme et nous revendiquons notre indépendance et dénoncerons toute atteinte aux droits de l'homme d'où qu'elle vienne», a-t-il indiqué, faisant allusion au FFS et au Snapap. Pour Kamel Daoud, vice-président de la ligue, la question qui se pose aujourd'hui pour eux, c'est avec quels moyens la Laddh va agir pour défendre les droits de l'homme. «Nous sommes dans un pays policier et le pouvoir veut nous pousser à la violence, mais on ne va pas recourir à cette violence», a-t-il assuré, affirmant que le seul moyen d'action de l'organisation demeure le soutien de l'opinion internationale. Le président de la Laddh est revenu longuement sur la dernière session du conseil national, tenue les 4 et 5 octobre 2013 dans la wilaya de Béjaïa, après une vague de contestation de quelques membres qui ont demandé la présentation du bilan financier. Ces derniers ont été soutenus par le président d'honneur de la Ligue, Ali Yahia Abdennour. Me Benissad explique d'abord les raisons de l'organisation de la session à Béjaïa, boycottée par les contestataires. «En plus des problèmes logistiques, nous n'avons pas réussi à avoir l'autorisation à Alger», a-t-il indiqué, précisant que la réunion de Béjaïa a été tenue sans autorisation préalable. Comment donc expliquer cette situation qui veut que la moindre réunion à Alger soit soumise à l'autorisation de l'administration alors qu'ailleurs, on peut se réunir sans aucune autorisation préalable? Sommes-nous dans deux pays différents, la loi est-elle appliquée selon les régions? «En principe, les réunions publiques ne sont pas soumises à l'autorisation préalable de l'administration. Malgré la levée de l'état d'urgence, les mêmes pratiques restent», a répondu Me Benissad avant que Kamel Daoud n'ajoute: «Ce qui les intéresse (les gens du pouvoir), c'est la capitale.» Noureddine Benissad qui a déploré ce qu'il qualifie d'«agitation médiatique» entretenue par le groupe de contestataires a indiqué que l'une des résolutions de la derrière session du conseil national est la suspension des membres de ce groupe. Accusés de violation des dispositions statutaires et réglementaires et activités fractionnelles, Kaddour Chouicha, Kamel Eddine Fekhar, Falah Hamoudi et Djabria Naïli sont suspendus de toute activité organique en attendant que la commission de discipline statue sur leur cas. Me Benissad s'est demandé pourquoi ces derniers, pourtant invités au conseil national, ne s'étaient pas manifesté pour exposer leurs problèmes. Pourquoi et comment donc ce groupe a été soutenu par le président d'honneur, Ali Yahia Abdennour? Le conférencier soutient que Me Ali Yahia Abdennour a été «trompé et désinformé» par ce groupe qui est affilié, selon lui, à un syndicat et qui a adopté «une stratégie d'agitation médiatique et d'infiltration de la Ligue».«Ali Yahia Abdennour, on le respecte et c'est une référence pour nous», a-t-il précisé, invitant les contestataires à saisir la justice «s'ils ont quelque chose à faire». Le conseil national qui a arrêté la date du congrès pour les 6 et 7 décembre 2013 a adopté, en outre, le bilan financier et moral des exercices allant de 2010 à 2013.