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Permettra-t-il de dynamiser l'économie algérienne ?
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 05 - 2015

Réponses aux questions en six axes 1.-Je rappelle que les exportations en 2014 ont été de 95 % relevant des hydrocarbures et sur les 5 % hors hydrocarbures plus de 50 % sont eux-mêmes des dérivées d'hydrocarbures et important 70 % des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15 %. Les recettes de Sonatrach ont été entre 2000/2014 de 760 milliards de dollars selon les bilans financiers et les importations selon les données officielles de 580 milliards de dollars, la différence étant les réserves de change au 31/12/2014.
Or les réserves de change qui étaient de 193,30 milliards de dollars à fin juin 2014, à 185,2 à fin septembre sont tombées à fin 2014 à 178,9 milliards de dollars soit une sortie de 15,6 milliards de dollars. Et le pour le mois de janvier 2015, selon le FMI, il a été puisé encore 11,2 milliards de dollars, restant au 31/12/2015 167,7 milliards de dollars. Uniquement pour 2014, les importations de biens selon la banque d'Algérie ont été de 58,33 milliards de dollars plus 12,80 milliards de dollars de services soit plus de 71,14 milliards de dollars. Or les recettes de Sonatrach pour 2014 ont été d'environ 59 milliards de dollars en rappelant que le prix du baril, le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole a été de plus de 85 dollars l'année 2014. Avec un baril moyen de 65 dollars en 2015, les recettes avoisineront 45 milliards de dollars et moins avec un baril de 60 dollars. 2.-Dans les pays développés, nous avons souvent l'existence d'unités fonctionnant en sous capacités ( 60/70 % par exemple) du fait d'une faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Le crédit à la consommation a été utilisé pour relancer la demande. L'Algérie contrairement à ces pays souffre d'une faiblesse de l'offre. Pour preuve selon les enquêtes officielles de l'ONS, 83 % du tissu économique est constitué de petits commerce/services avec plus de 50 % dominée par la sphère informelle et le secteur industriel représente à peine 5 % du produit intérieur brut. Et sur ces 5% plus de 95 % sont des PMI/PME fonctionnant en majorité avec des matières premières importées, avec des coûts élevés et une qualité qui ne correspond pas aux normes internationales. 3.- Le segment agricole n'est pas concerné directement par le crédit à la consommation mais indirectement pour les unités de transformation. D'une manière générale, le crédit à la consommation ne prévoit de seuil de taux d'intégration et s'adresse également aux unités qui assemblent. Je rappelle que la rubrique importations matières premières est passé de 17 milliards de dollars entre 2012/2013 à 17,5 milliards de dollars en 2014. Si n'existe pas un contrat pour faire passer el taux d'intégration de 10/15 % successivement à 20 % puis 30 et 40 % minimum, cette rubrique risque de accroître. Exemple on peut produire localement des produits locaux en assemblage donc avec des matières premières importées, donnant une baisse de la rubrique concerné mais parallèlement une hausse de la rubrique matière première, la balance devises étant négative pour l'Algérie. Il faut donc dresser une balance devises positive et surtout investir dans l'économie de la connaissance (transfert technologique et managérial) si l'on veut favoriser le taux d'intégration. 4.- Le quatrième aspect est le risque d'endettement des ménages du fait que le taux d'emprunt se fait au cours du marché entre 6/8 % : voyez déjà l'importance des dépôts de bijoux de nos femmes et filles. Pour 70 % des ménages qui perçoivent entre 30 000/ 50 000 dinars par mois net et moins, 70 % de leurs revenus vont aux produits de premières nécessités (fruits/légumes/viandes/habillement) où tout se traite en cash , le secteur informel contrôlant ces marchés à plus de 70 %. Si ces ménages recourent au crédit à la consommation, il y a forte probabilité d'insolvabilité à terme, d'où l'importance de prévoir des mécanismes de sauvegarde sans lesquelles, il y aurait une répercussion négative les banques. 5.-Il existe deux marchés financiers en Algérie, le marché officiel tenu par les banques publiques qui contrôlent déjà plus de 85 % du crédit global, les banques privées malgré leur nombre étant marginales, et le marché financier informel qui contrôle 40/50 % de la masse monétaire en circulation. Il existe depuis longtemps des crédits soit à l'investissement ou à la consommation au niveau de la sphère informelle mais à des taux d'usure quelquefois le double du marché officiel. Ici existe un contrat, la solidité d'un contrat étant avant tout moral entre le vendeur et l'acheteur, sous réserves de garanties d'hypothèques. Visitez certaines grandes plaques informelles de Mostaganem, à Bordj Bou-Arréridj et Tebessa en passant par Alger et vous pouvez lever des milliards de dinars à des taux d'usure, accroissant l'endettement et la concentration de richesses au profit d'une minorité spéculative. 6.-En résumé, l'impact du crédit à la consommation en Algérie est fortement limité à court terme sur la valeur des importations, devant aller forcément vers un taux d'intégration élevé. Sinon cette mesure n'aura aucun impact sinon accroître elle- même les importations. Aussi ces mesures ponctuelles doivent s'insérer dans le cadre d'objectifs stratégiques dans le cadre des mutations mondiales devant permettre la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, reposant sur la bonne gouvernance, l'économie de la connaissance et des entreprises publiques, privées locales ou internationales compétitives en termes de coûts/qualité. Qu'en sera t-il pour les entreprises algériennes, n'oubliant pas que l'Algérie est liée à un Accord avec l'Europe qui verra l'application du tarif douanier zéro horizon 2020 ? (source Ennahar TV traduction de l'arabe conforme à l'original).

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