Avant sa signature officielle prévue demain à Bamako, l'Accord de paix et de réconciliation au Mali doit être paraphé aujourd'hui, à Alger, par la Coordination des mouvements de l'Azawad regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) qui avait demandé «une pause» pour consulter la base militante au moment où, en mars dernier, cet accord avait été paraphé par le gouvernement malien et les groupes engagés au sein de la plateforme, c'est à dire le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). Le souhait de l'Algérie et de la France est que tout se passe bien à Bamako demain. Les deux pays ont accentué, mardi, à l'occasion de la visite dans notre pays du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, leurs appels à toutes les parties maliennes pour signer, le 15 mai à Bamako, l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. C'est un signe qui montre que la médiation internationale pour la résolution de la crise malienne, dont l'Algérie est le chef de file, est en bonne voie. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a fait savoir que l'Algérie, en tant que chef de file de la médiation, est en contact permanent avec l'ensemble des parties maliennes ainsi qu'avec des membres de l'équipe de médiation élargie. Le contexte de cet événement important a été malheureusement entaché par l'attaque perpétrée lundi contre un convoi de l'armée malienne dans la région de Tombouctou (nord du Mali) qui a coûté la vie à neuf soldats maliens. L'Algérie, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a réagi en condamnant cet acte terroriste dont les auteurs, a-t-il dit, «ne peuvent pas espérer que leur acte qui traduit leur désespoir, infléchira, de quelque manière que ce soit, la détermination de l'ensemble des Maliens à poursuivre leur marche résolue vers la paix, la stabilité et la réconciliation dans le respect de l'unité du pays et de son intégrité territoriale ». Il y a moins d'un mois, un attentat suicide contre le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à Ansongo (région de Gao), au nord du Mali, avait fait trois morts, parmi les civils, et plusieurs soldats blessés, parmi les Casques bleus du contingent du Niger. C'était déjà l'indication que la situation au nord du Mali restait fragile. Le chef de la Minusma, Mongi Hamdi, avait alors affirmé que cet attentat ne détournera pas la Minusma de sa mission de rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali. Il faut, en effet, espérer que l'ensemble des composantes du peuple malien saura se rassembler et s'unir autour d'un projet de société basé sur la réconciliation nationale. En fait, il n'y a pas d'autre d'alternative pour assurer au peuple malien le retour à la stabilité et l'engager ainsi que l'ensemble des peuples de la région sahélo-saharienne sur la voie du développement, de la prospérité et de la paix. C'est la conviction du chef de Mongi Hamdi qui affirme que «l'ensemble de la communauté internationale est unanime dans son appui au processus de paix, qui est la seule voie viable pour mettre fin à la crise qui continue de secouer le Mali ». L'Algérie est optimiste de ce point de vue. «Nous avons confiance que le processus d'Alger sera un succès. Ne me demandez pas de rentrer dans les détails, mais j'ai des raisons de penser que ce sera un succès», a insisté M. Lamamra lors d'un point de presse organisé conjointement avec Laurent Fabius. Les observateurs qui connaissent bien la situation au Mali sont du même avis. Ils estiment que dès vendredi le processus de paix connaîtra un nouvel essor.