Le président de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), Nabil Ag Cherif, a salué jeudi à Alger les efforts «colossaux» de l'Algérie et de la médiation internationale pour rétablir la paix et la sécurité au Mali. S'exprimant lors d'un point de presse après avoir paraphé lui-même l'accord de paix et de réconciliation au Mali, M. Ag Cherif a tenu à rendre un hommage particulier à l'Algérie et à la médiation internationale pour avoir œuvré, pendant près d'une année, pour une paix «juste et durable» au Mali. Il a, à cette occasion, qualifié d'«engagement politique» l'accord de paix et de réconciliation, paraphé en mars dernier par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). A une question sur l'intention de la CMA de faire partie des signataires, hier, à Bamako, de l'accord final de paix et de réconciliation, Ag Cherif a fait savoir que la Coordination avait présenté un ensemble de points et d'observations, dont «la majorité a été prise en considération». Il a, toutefois, précisé que «les points restants doivent être satisfaits pour que la CMA signe l'accord final». «Un accord final signifie que toutes les revendications de toutes les parties prenantes ont été prises en charge. Il reste encore certains points que la CMA avait présentés mais qui n'ont pas encore été pris en considération», a-t-il expliqué devant les représentants de la médiation internationale élargie, dont l'Algérie est chef de file. «Nous, CMA, sommes pour le cadre général de l'accord conclu à Alger mais certains points méritent d'être discutés», a-t-il soutenu. De son côté, le représentant du gouvernement malien, Cisse Dicko, a indiqué que l'accord final était «le fruit d'un travail de plus de neuf mois et de beaucoup d'efforts de la part de l'Algérie et de la médiation internationale». Il a, dans ce sens, affirmé que le gouvernement malien était «prêt» à discuter avec la CMA, ajoutant que la signature de l'accord final constituerait un «nouveau départ» pour son pays et un «rendez-vous historique» pour l'ensemble des Maliens. «La conclusion d'un accord (de paix et de réconciliation) constitue une étape importante mais le plus important c'est sa mise en œuvre», a ajouté M. Cisse Dicko. Lamamra : «Le paraphe de l'accord d'Alger par la CMA jette les fondations de la paix au Mali» Le paraphe par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) jeudi à Alger de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, jette les fondations de la paix dans ce pays, a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Nous nous réjouissons que cet effort collectif ait abouti et que des perspectives heureuses sont ouvertes pour le Mali», a déclaré M. Lamamra après le paraphe de l'accord par le président de la CMA, Bilal Ag Cherif. Il a souligné que «la mission qui a été confiée à la diplomatie algérienne à travers l'équipe internationale de médiation est accomplie parce que les fondations de la paix (au Mali) sont posées». A ce propos, il a appelé «tous les acteurs à faire en sorte que l'édifice de la paix soit construit», ajoutant que le paraphe par la Coordination des mouvements de l'Azawad de l'accord d'Alger, apporterait la foi en un avenir radieux pour le Mali. Le ministre a informé, à l'occasion, que l'équipe de médiation conduite par l'Algérie, travaillait pour la paix, pour la sécurité et le bien-être de la population du nord du Mali. Evoquant les actes de violences survenus récemment dans le Nord malien, M. Lamamra a déploré ces incidents lesquels, a-t-il affirmé, «suscitent une vive préoccupation», estimant que «les effusions de sang et les confrontations ne profitent qu'au terrorisme et au crime organisé». «L'accord paraphé par les parties maliennes ne fait qu'indiquer la voie à suivre et il appartient aux Maliens de se mobiliser afin que ces voies indiquées se transforment en chantiers qui permettront de réaliser les changements espérés par la population malienne», a-t-il dit. Concernant la signature de l'accord vendredi à Bamako, le ministre a souhaité de voir la CMA joindre les signataires au «moment opportun». La CMA regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) qui a paraphé l'accord de paix et de réconciliation au Mali, avait demandé le 1er mars dernier «une pause» pour consulter leur base militante avant de le faire. Le document avait été déjà paraphé le 1er mars dernier par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). La signature officielle de l'accord de paix et de la réconciliation inter-malien était prévue vendredi à Bamako.