,La démission surprise du président de la Fifa devrait servir de leçon aux autres. Il le savait, il savait que la corruption finira bien un jour par l'abattre. C'est fait. Derrière ce cas de conscience, Blatter aurait pu sortir par la grande porte, laisser la place à un jeune technicien et incorruptible à même de sauver l'image de l'institution. Sa démission de la présidence de la FIFA, annoncée mardi 2 juin, est «une décision difficile, courageuse et c'est la bonne décision», a réagi dans un communiqué, le président de l'UEFA, le Français Michel Platini, qui avait appelé à voter pour son adversaire, le prince jordanien Ali. Blatter n'a plus rien à gagner. De ses 79 ans, en poste depuis 1998, il vient d'annoncer mardi qu'il convoquait un congrès extraordinaire. «Même si un nouveau mandat m'a été confié, il semble que je ne sois pas soutenu par tous le monde du football, c'est pourquoi je vais convoquer un congrès extraordinaire et remettre mon mandat à disposition... Je vais continuer à exercer mes fonctions d'ici là, et je suis désormais libre des contraintes d'une élection. Je vais me concentrer pour engager des réformes ambitieuses. La Fifa fait face à des défis qui ne s'arrêtent pas et a besoin d'une profonde restructuration. L'histoire de ce triste feuilleton prend forme dés l'instant où le quotidien new-yorkais ainsi qu'ABC News aient fait état d'une enquête du FBI visant directement Joseph Blatter, en citant des responsables anonymes des forces de l'ordre ainsi que des sources proches du dossier, mais sans donner plus de détails. Son bras droit, le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, est inquiété dans cette affaire de corruption. Selon le New York Times, le FBI soupçonnerait M. Valcke d'avoir supervisé le versement de 10 millions de dollars (9,1 millions d'euros) à Jack Warner, ex-patron de la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf) et ancien vice-président de la FIFA, qui fait aujourd'hui partie des neuf responsables de la Fédération inculpés par la justice américaine pour corruption. Ce n'est pas fini, les soupçons qui entourent l'attribution de la Coupe du monde 2022 restent encore sous les feux de la justice. Les enquêtes s'enchaînent et elles ne sont pas prêtes de se «taire», elles sont actuellement en cours, et de nouveaux éléments seraient sur le point de confirmer la thèse. Le Qatar sauvera-t-il aujourd'hui le groupe soupçonné de corruption ? Et dans ce vacarme, Issa Hayatou est-il gagnant ou perdant dans cette affaire ? Lui qui se mettait souvent sous les «ailes» de Blatter. Issa Hayatou s'est trompé de fauteuil, il s'est installé sur celui de Blater, avec son regard inquiet, certainement il priait pour que les choses ne débordent pas sur son territoire. Le prince Ali Ben Hussein de Jordanie qui était interrogé par la CNN mardi soir a refusé de confirmer s'il serait de nouveau candidat lors du prochain scrutin, contrairement à ce qu'avait affirmé l'un de ses proches quelques minutes plus tôt. Pour Greg Dyke, président de la Fédération anglaise, il s'agit d'un bel après-midi, «je pense que c'est excellent pour le monde du football. C'est le début de quelque chose de nouveau. La FIFA dans son ensemble a besoin de se restructurer. Il doit être question de transparence dans l'avenir, mais c'est une excellente nouvelle aujourd'hui.» De son côté, le ministre des Sports français Patrick Kanner a également réagi favorablement à cette annonce, soulignant qu'il s'agissait d'«une sage décision qui permettra, je l'espère, à la FIFA de retrouver sa sérénité et de remettre enfin le football au cœur des priorités». Quant au président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez, Michel Platini serait «le président idéal pour la Fifa» car c'est un «immense footballeur qui s'est révélé ensuite être un très grand dirigeant à la tête de la confédération européenne». Enfin plusieurs avis atterrissent et saluent la décision de Blatter, c'est une «très bonne nouvelle», a déclaré mardi à plusieurs médias le Néerlandais Michael van Praag, ancien candidat à la succession du dirigeant suisse. Le président de la Fédération néerlandaise, 67 ans, n'a cependant pas dit s'il se présenterait pour succéder à Blatter. Michael Van Praag avait présenté sa candidature à la succession de Blatter en janvier dernier avant de se retirer quelques jours avant l'élection pour soutenir le Prince Ali contre le dirigeant sortant. «Le changement arrive enfin», s'est exclamé mardi sur Facebook l'ancien Ballon d'Or portugais Luis Figo, appelant à «une nouvelle ère de dynamisme, transparence et de démocratie dans la FIFA». «C'est un bon jour pour la FIFA et le football. Le changement arrive enfin», écrit l'ancien capitaine de la Seleçao, qui s'était retiré, lui aussi, de la course à la présidence une semaine avant la réélection de M. Blatter. La course continue. Synthèse H. Hichem A voir n Alkass one : Costa Rica – Qatar à15h n ESPN : France – Netherlands à 17h