L'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, sera signé samedi par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). L'Algérie, chef de file de la médiation internationale dans les négociations inter-maliennes, sera représentée à la cérémonie de signature par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué vendredi dernier à Bamako que la signature de l'accord par la CMA est un «évènement historique qui constitue l'aboutissement de ce que nous aspirons, c'est-à-dire rassembler l'ensemble des parties maliennes à s'engager à appliquer cet accord, issu du processus d'Alger». De son côté, le président malien a exprimé sa joie de voir la CMA «croire à la paix et à la main tendue». «Je suis très heureux que nos frères (de la CMA) aient cru à la paix et à la main tendue et fait le déplacement à Bamako pour signer l'accord de paix et de réconciliation au Mali». Le Premier ministre malien, Modibo keïta, a quant à lui, exprimé sa satisfaction de la signature ce samedi par la CMA de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, saluant l'Algérie et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour leurs efforts consentis en faveur de l'application effective de l'accord, issu du processus d'Alger. En janvier 2014, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a demandé, au président Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne. L'Algérie avait engagé des rounds de pourparlers exploratoires pour rapprocher les vues des mouvements du nord Mali, des étapes particulièrement importantes pour réunir les conditions de succès du dialogue inter-malien inclusif envisagé. L'accord de paix et de réconciliation nationale au Mali a déjà été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la «Plateforme d'Alger» et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie. Deux composantes sur cinq que compte la CMA, à savoir la CPA (Coordination pour le peuple de l'Azawad) et la CM-FPR2 (Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance), ont également signé cet accord. Le représentant de la CMA, Bilal Ag Acherif, a annoncé le 5 juin dernier à Alger en marge d'une réunion consacrée aux concertations autour de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, que «si tout va bien, nous signerons l'accord de paix le 20 juin à Bamako». Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du Mali ont été signés le 5 juin à Alger par les parties prenantes au dialogue malien. Après la signature de l'accord, un comité international de suivi de l'application de l'accord sera installé. La signature par la CMA de l'accord de paix et de réconciliation au Mali un «évènement historique» Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a qualifié vendredi à Bamako d'«évènement historique» la signature samedi par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, favorisant ainsi le retour définitif de la sécurité et de la quiétude dans le Nord du Mali. M. Lamamra représente l'Algérie à la cérémonie de signature de l'accord, prévue samedi, en tant que chef de file de la médiation internationale dans les négociations inter-maliennes. «C'est un évènement historique qui constitue l'aboutissement de ce que nous aspirions, c'est-à-dire rassembler l'ensemble des parties maliennes à s'engager à appliquer l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger», a indiqué à la presse M. Lamamra à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre malien, Modibo keïta. Il a déclaré que «grâce à la sagesse qui a prévalu (lors des négociations intermaliennes), nous avons pu nous frayer un chemin et obtenir un consensus des parties maliennes», affirmant qu'aujourd'hui, comme tous les grands aboutissements, c'est un moment de grande réjouissance et de satisfaction». M. Lamamra a affirmé que l'Algérie, en tant que pays voisin du Mali, «est particulièrement mobilisée pour apporter sa contribution à l'écriture de cette nouvelle page de l'histoire du Mali faite d'avancées dans la voie de la paix, de la réconciliation et du développement, afin que le peuple malien puisse rompre avec une histoire assez ingrate en ce qui concerne les affrontements fratricides». Il a, en outre, expliqué que «l'accord comporte un certain nombre d'orientations importantes ainsi que de bons outils mis en place comme le comité international de suivi». «Nous avons évoqué avec le Premier ministre la composition, le fonctionnement et les modes opératoires relatifs à l'accord et même la création d'un siège à Bamako, qui symbolisera cette présence permanente de la communauté internationale et sa volonté d'aider le Mali à réaliser tous les objectifs inscrits dans cet accord de paix et de réconciliation», a-t-il dit.