L'Etablissement public industriel et commercial (Epic) Draa Erich a été créé avec pour mission l'édification du projet de la Nouvelle Ville de Annaba. Celle-ci est implantée sur un périmètre initial de 1 344 ha, conformément aux décrets de distraction forestière publiés il y a quelques années déjà. Ce projet de territoire est situé dans la commune d'Oued El Aneb, à une vingtaine de km du chef-lieu de wilaya. Il a été qualifié par de nombreux urbanistes, sociologues et économistes comme étant d'une importance vitale pour le développement urbain, socioéconomique et touristique de celle qui fut durant des années la capitale de l'acier. Il s'agit notamment de la réalisation de plus de 43 000 logements, extensible à 55 000 logements à long terme pour accueillir quelque 250 000 habitants. Il est aussi prévu 470 équipements collectifs tous secteurs confondus dont un pôle universitaire de 8 000 places pédagogiques, plusieurs établissements scolaires, marchés de proximité et autres structures socioéconomiques ainsi qu'un Centre hospitalier universitaire de 420 lits. Ce projet piétine déjà et sa concrétisation demanderait beaucoup plus de temps que prévu. Selon des sources informées, ce retard incomberait en grande partie à une mauvaise conception de l'aménagement. Des spécialistes de l'urbanisme et de la construction ont estimé que pour éviter de rééditer les erreurs commises à Ali-Mendjeli de Constantine, il aurait fallu d'abord identifier le réseau de voirie primaire et secondaire avant le lancement de la réalisation des logements. Ce problème a été évoqué lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) que préside Hadji Laïd. Les élus ont abordé des questions liées au suivi en dilettante du projet par le bureau d'études « URBAN ». Ce qui a permis au directeur général de l'EPIC Draa Erich Rachid Bouguedah d'apporter des clarifications. Bien imprégné du dossier, ce responsable a évoqué l'existence de plusieurs difficultés entravant la réalisation dudit projet. Il a cité, entre autres, l'absence de budget lié aux inscriptions dont la rémunération est fixée au cahier des charges pour la sujétion de service public de l'institution à sa charge. Il ressort des affirmations des uns et des autres intervenants que beaucoup d'erreurs de gestion ont été commises dont celle du piétinement des prérogatives conduisant à une situation très aléatoire. Ce qui pourrait rendre difficile toute tentative de redressement à même de permettre à l'EPIC de réaliser les objectifs fixés. Ce qui ne pourrait pas être le cas au regard du piétinement de ses prérogatives et ce bien qu'il ait été désigné comme seul interlocuteur des pouvoirs publics, Le constat étant des élus APW, des voix se sont élevées pour appeler à une action urgente en faveur de la révision de la mission de chaque intervenant sous la houlette du directeur général de l'EPIC. Parmi les reproches faits au bureau d'études «URBAN », le retard et la qualité des études d'urbanisme ainsi que l'absence totale du suivi sur le terrain du projet. Ce qui a engendré une liberté de mouvements des entreprises de réalisation. Celles chinoises notamment, qui en ont profité pour entasser la terre excédentaire (remblais) au lieu de l'évacuer vers le Centre enfouissement technique (CET). Il y a également l'aménagement urbain qui n'a toujours pas été entamé. Il consiste en la création d'une grande artère jalonnée par des édifices dont le pôle universitaire de 8 000 places pédagogiques et annexes, des établissements scolaires, un Centre hospitalier universitaire de 420 lits... Ce retard est dû à la longue période mise pour solutionner le problème des baraques implantées sur le tracé de la nouvelle ville. Pour de nombreux observateurs, Il s'agit de l'échec de la gestion technique du dossier impactant négativement les échéances imparties. C'est notamment le cas pour les 5 000 logements publics locatifs (OPGI) et 10 000 autres Promotionnels Aidés (AADL). Programmés au titre de la première phase, ces deux lots ne s'achèveront pas courant 2016 comme cela a été planifié. Les élus APW ont dénoncé le piétinement des prérogatives dévolues à l'EPIC Draa Erich et la défaillance de l'URBAN censé veiller à la concrétisation de l'ensemble du projet. Dans les propos des élus, il a été également question de dilapidation de terrains à l'état brut situés dans la nouvelle ville. Ainsi, trois années après le lancement du projet, le retard enregistré n'a toujours pas imposé aux entreprises de réalisation d'accélérer la cadence des travaux tout en respectant l'environnement. Ce dernier aspect ne semble pas faire partie des préoccupations des responsables des deux entreprises chinoises. Avec pour objectif d'économiser plusieurs millions de dollars, ces dernières n'ont toujours pas procédé à l'enlèvement et au transfert des remblais sur le CET malgré les mises en demeure. Dans les huit recommandations qu'ils ont retenues, les élus ont souligné la nécessité de mettre en place un dispositif mensuel d'alerte pour corriger les erreurs, inventorier les difficultés et chercher des solutions à cette situation préjudiciable à la crédibilité des institutions de l'état. Dans la déclaration faite à l'issue de cette APW, le wali par intérim a paru méconnaître les attributions spécifiques du Conseil d'administration qui délibère sur le fond et les actes de gestion de l'EPIC allant dans le sens du respect du noble principe qui fait de la ville l'œuvre d'art la plus avancée de la civilisation humaine.