Les centres commerciaux et de loisirs qui ont tendance à se multiplier à Alger sont devenus les endroits les plus prisés des Algérois pour leurs sorties nocturnes, à l'occasion des soirées du Ramadhan. Ces espaces sont pris d'assaut après la rupture du jeûne par les Algérois qui affluent en grand nombre des différents quartiers de la capitale, bien qu'ils aient reconnu ne pas avoir un grand choix en la matière. Le côté est d'Alger demeure la destination privilégiée des Algérois dans la mesure où il y a une concentration de centres commerciaux et de loisirs auxquels s'ajoute le promontoire des Sablettes, situé au bord de la mer. Ces endroits qui demeurent accessibles à tous, du fait de la gratuité de l'accès, enregistrent un engouement sans précédent durant le mois de Ramadhan. Toutefois, cette affluence engendre un blocage de la circulation automobile et des désagréments au niveau des tronçons menant vers les centres de loisirs, lesquels sont pris d'assaut à partir de 21h30. L'affluence atteint son paroxysme après la prière des tarawih avec l'afflux d'autres vagues de promeneurs nocturnes. Selon Abdellah, un des agents de sécurité du promontoire des Sablettes, situé à la baie d'Alger, plusieurs familles viennent sur place rompre le jeûne. «Des familles choisissent de s'attabler pour dîner ici»,, confie Abdellah qui est souvent invité à manger par ces visiteurs nocturnes. Après la rupture du jeûne, cet endroit devient un espace culturel, avec l'organisation de galas artistiques et des concerts de chant, à la grande joie des nombreuses familles qui viennent se défouler et chasser le stress de la journée, pour reprendre les propos d'une jeune femme. Non loin de la plage des Sablettes, les centres commerciaux et de loisirs sont également pris d'assaut par des Algérois, à l'exemple de Hamdi, un jeune cadre dans une entreprise publique, habitué des lieux. «Il n'y a pas un grand choix en matière de sorties, alors que les enfants veulent, à chaque fois, des changements», commente Hamdi qui a l'habitude de se rendre en vacances à l'étranger. De son côté, Salima confie qu'elle adore sortir la nuit, notamment durant les soirées du Ramadhan. «La vie nocturne est quasiment nulle en Algérie tout au long de l'année. De ce fait, je profite du mois sacré pour apprécier les délices des sorties nocturnes, agrémentées par la fraîcheur de la mer», commente-t-elle. Célibataire, Salima adore sortir avec sa mère et ses neveux aux Sablettes pour «humer» l'air marin, dit-elle, «souhaitant» par ailleurs qu'Alger renoue avec la vie nocturne. Elle se plaint néanmoins de la circulation automobile qui devient «trop dense» après la prière des tarawih, faisant observer qu'elle a du mal à conduire la nuit dans des embouteillages «interminables». Hakima, qui est enseignante dans un lycée, a indiqué qu'elle «profite" des sorties nocturnes, se félicitant de la sécurité qui est assurée partout dans tous les endroits. Elle s'est déjà déplacée au Palais des expositions à la Safex (Pins maritimes) où l'ambiance est «bon enfant», a-t-elle estimé. Elle compte également se rendre au stade Ouaguenouni, à Alger-centre, où un village des loisirs a été mis en place. Le cirque Amar qui a posé ses chapiteaux à côté d'un centre commercial à Alger, constitue également une destination pour un nombre de familles algériennes. Mais contrairement aux centres commerciaux et de loisirs ainsi qu'au promontoire des Sablettes, l'affluence n'est pas aussi nombreuse au cirque, dont l'entrée est payante.