Le numéro de juillet 2015 de la revue El Djeïch, pose la problématique stratégique de la sécurité nationale passant par la consolidation du front social interne face aux nouvelles mutations régionales et internationales qui se dessinent et particulièrement des dangers à nos frontières notamment de l'élargissement du champ d'action du terrorisme et du crime organisé. Le dernier Conseil des ministres à travers les orientations du président de la République et les différentes interventions des services de sécurité dont la DGSN, ont attiré l'attention sur ce facteur essentiel. Nous espérons pour l'Algérie, face tant aux enjeux géostratégiques qu'aux nouvelles mutations internes que le statut quo actuel soit dépassé et que le front social interne soit consolidé, existant, comme j'ai eu à le souligner récemment lors de mon intervention devant les cadres supérieurs de la DGSN, en date du 08 mai 2015, un lien didactique entre sécurité et développement, entre la moralité et la consolidation de front social interne que tout patriote souhaite ardemment. Nous sommes convaincus que la bonne gouvernance devra accompagner ces changements sans précipitation en associant des algériens de diverses sensibilités et compétences, y compris les non résidents. Le dialogue des civilisations est d'une importance capitale devant revoir d'ailleurs le fondement des relations internationales et de la mentalité, culturelle figée de certains dirigeants où les peuples ont soif de libertés évitant de les assimiler à des tubes digestifs, l'apport des entreprenants étrangers dans une coopération gagnant/gagnant, étant nécessaire. Sans être chauviniste, le partenariat avec l'étranger étant une donne incontournable, cependant l'Algérie sera sauvée par le génie des Algériens. Tant qu'on n'adhérera pas à ce principe de base nous vivrons une errance économique qui conduira le pays à l'impasse. Nous disposons de compétences suffisantes en Algérie et à l'étranger pour nous en sortir à condition, cependant de savoir bien jouer nos cartes, de développer une stratégie économique basée sur nos capacités propres, d'opérer les choix judicieux avec nos partenaires étrangers et enfin d'utiliser nos richesses pour un développement durable. Il s'agit donc de préparer l'avenir des générations futures et donc de donner un espoir à la jeunesse. Se mentir les uns les autres ou se cacher la réalité nous entraînera irrésistiblement vers d'autres épreuves tragiques. Je reste pourtant optimiste quant à l'avenir de l'Algérie pour peu que la morale l'emporte sur la mentalité rentière spéculative en disant que tout n'est pas perdu mais le temps presse pour redresser le bateau Algérie et l'éloigner enfin de la zone de tempête où il se trouve. Pour cela nous devons procéder sans complaisance à l'examen très lucide de la situation et dresser le cas échéant un constat d'échec pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale tels: éducation-formation, santé, stratégie industrielle, modernisation de l'agriculture, culture financière des acteurs économiques, efficacité de l'administration, relance et croissance des entreprises, réduction des déséquilibres régionaux et inégalités sociales, formation civique et politique de la jeunesse et tant d'autres domaines. Je suis persuadé que le peuple algérien a d'énormes ressources en lui-même et serait capable de réagir à l'instar d'autres peuples d'Asie ou d'Europe de l'Est qui ont su conjuguer la modernité, l'émancipation par le travail et la mise à niveau mais souvent après un changement radicale de type de gouvernance. En résumé, j'ose imaginer un front social intérieur solide, devant tenir compte des différentes sensibilités, le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, une Algérie où les nouvelles générations vivront confiantes et heureuses dans leur pays et où nous assisterons à un retour volontaire progressif des cadres expatriés. Pour finir, je suis convaincu que l'extérieur que certains brandissent comme un épouvantail, sans proposer de solutions crédibles, ne peut agir négativement que si le front social a interne est lézardé. Mais la consolidation du front intérieur passe inévitablement par une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité tant au niveau central que local afin d'éviter la démobilisation de la population au moment où des ajustements économiques et sociaux douloureux s'annoncent inévitables entre 2016/2020. La remontée à 90/100 dollars le baril n'est pas pour demain surtout avec l'entrée en force de l'Iran début 2016 et les nouvelles mutations énergétiques mondiales. Sans une coopération internationale régionale et mondiale de lutte contre le terrorisme qui est une menace planétaire et sans développement interne durable, l'Algérie ayant besoin d'un taux de croissance tiré les secteurs productifs y compris l'immatériel créateur de valeur ajoutée, de 7/8% durant 7/8 ans, le terrorisme se nourrissant également de la misère et de la mauvaise gouvernance de certains dirigeants, nous assisterions inéluctablement à une confrontation directe, forces de sécurité/ population, nécessitant un apport financier considérable qui serait soustrait aux secteurs dynamisant le développement, rentrant alors dans un cercle infernal conduisant le pays à une éventuelle déflagration sociale. (Suite et fin)