Les travaux autour de l'architecture africaine de la gouvernance qui se déroulent à Alger, depuis dimanche, durant quatre jours, au siège du Conseil constitutionnel, sont l'occasion pour l'Afrique de rejeter fermement les changements anticonstitutionnels, et de confirmer qu'elle s'est résolument engagée à valoriser les moyens pacifiques d'accès au pouvoir, en adoptant une architecture africaine de la gouvernance. C'est le sens du message délivré par l'Algérie, par la voix du président de son Conseil Constitutionnel (CC), Mourad Medelci. Cette première réunion des groupes de travail de l'architecture africaine de la gouvernance sur «le Constitutionalisme et l'Etat de droit» et «les droits de l'Homme et la justice transitionnelle», se tient avec la participation d'une cinquantaine de représentants des organismes de l'Union africaine (UA), dont le Comité des représentants permanents (COREP), la Cour africaine des droits de l'homme, le Conseil de paix et de sécurité, le Conseil économique et social, la Commission du droit international, la Commission consultative sur la corruption et le Secrétariat du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). De quoi s'agit-il ? L'architecture africaine de la gouvernance (AAG) est une approche politique visant à définir des normes, des institutions et des procédures afin de faciliter une convergence dans la mise en œuvre des politiques et programmes sur la gouvernance en vue d'une meilleure intégration. Elle «prend en compte les caractéristiques du continent et respecte la souveraineté des Etats, au moment où ces Etats veillent à trouver le meilleur moyen pour réaliser le rapprochement et l'intégration africaine», a précisé Mourad Medelci dans son intervention devant les participants à cette rencontre. Elle a permis la réalisation d'une «progression remarquable» dans la stabilité politique que connaissent les pays du continent africain, car l'élection «demeure le moyen privilégié pour l'expression de la volonté populaire et la meilleure méthode pour garantir l'alternance au pouvoir», a-t-il indiqué. Pour le président du Conseil constitutionnel, Medelci, cette rencontre constituera «une occasion pour mettre en exergue l'importance de l'architecture africaine de la gouvernance à l'instar des autres espaces de dialogue, de concertation et de coordination qui visent à concilier entre le travail et l'amélioration de la performance des institutions africaines». M. Medelci a insisté sur le fait que l'édification de l'Etat de droit et de la démocratie est aujourd'hui «une condition sine qua non pour le développement de notre continent», a-t-il souligné, la qualifiant de «défi» que l'UA relève à travers ses organes, ses instances spécialisées et les mécanismes mis en place à cet effet.