La filiale de Sonatrach dans le transport aérien connait des déboires. Ainsi, nous apprenons que depuis hier, les passagers de Tassili Airlines à destination d'Alger sont abandonnés à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Aucune information n'a été transmise par la compagnie aux passagers, ce qui a tendance à devenir une habitude dans la gestion logistique de certaines compagnies aériennes. L'annulation du vol a été donnée par un simple agent. Ce dernier confiait aux passagers qu'un autre vol de la Tassili, à destination d'Oran, avait été annulé l'avant-veille dans les mêmes conditions. Du côté de la compagnie aérienne, c'est le silence radio. Les numéros de téléphone de la compagnie sont injoignables. Les passagers sont littéralement abandonnés à leur sort, sans aucune idée sur ce qui les attend. Il faut rappeler que la compagnie aérienne s'est déployée à l'international, il y a à peine un mois, inaugurée en grande pompe par le ministre des Transports de l'époque, Amar Ghoul, commente TSA dans un article publié hier. Le commentateur dans sa dépêche porte des observations qui sont loin d'être absurdes à propos des désinvoltures devenues récurrentes chez nos compagnies aériennes, au point où les passagers préfèrent s'adresser à des compagnies étrangères. «Sonatrach, en tant qu'entreprise pétrolière, n'a pas les compétences pour gérer une compagnie aérienne. Qu'une compagnie pétrolière veuille posséder ses propres avions pour affréter ses employés est une chose, mais Tassili Airlines a clairement dépassé cette prérogative en opérant à l'international.» Le transport aérien est un métier qui a ses exigences et ses contraintes. Il ne suffit pas d'acheter des avions pour prétendre avoir une compagnie. Le savoir-faire est primordial et Sonatrach ne l'a pas. «Si Air Algérie n'est plus capable de gérer le flux de passagers au point de s'en remettre à Tassili, alors il est peut-être temps de penser à ouvrir l'espace aérien aux entreprises privées, plus à même d'être compétentes dans leur gestion du secteur aérien. Si l'ouverture au privé n'est pas envisageable, raisons politiques obligent, alors il faudrait envisager qu'Air Algérie développe un service low-cost spécial.»