Les Kenyans ont-ils sauvé l'athlétisme africain ? Pour l'heure, les représentants de ce pays africain ont réussi à faire taire leurs concurrents potentiels. Au moment où nous rédigeons ce papier, les athlètes kenyans ont brisé le doute qui les entoure. Pour la première fois, cette nation termine en tête du classement. 16 médailles dont 7 en or, devançant ainsi la Jamaïque (12 breloques dont 7 dorées). Avec ses 32 médailles dont 12 en or, le Kenya s'offre haut la main, la première place du classement des nations en championnats du monde d'athlétisme en s'installant ainsi parmi les grandes «marques». Pour rappel, l'équipe nationale avait récolté en 2013, 12 médailles dont 5 en or aux championnats du monde d'athlétisme, et se classe ainsi au quatrième rang des médailles obtenues. Après les résultats de ces championnats du monde, l'équipe kényane s'est classée 3e au niveau mondial avec un total de 112 médailles dont 43 en or. Aujourd'hui avec ces championnats, ceux qui étaient attendus aux premiers rangs se sont vu rétrogradés à un niveau qui inquiète leurs pays respectifs. Il s'agit des Etats-Unis et de la Russie qui finissent sur l'une des deux premières marches du podium. Les Américains sont troisièmes avec 18 médailles dont 6 en or et les Russes seulement neuvièmes avec 4 petites médailles dont deux titres mondiaux. Les jeux changent de médailles d'épaules. Les techniciens sont convaincus que l'Afrique est en train de grimper en échelons. Une question s'accroche aux crampons : l'athlétisme africain serait-il en train de bouleverser les choses ? Un doute plane, dirigé par quelques pays européens qui n'admettent pas que ces athlètes puissent décrocher autant de médailles. On évoque à demi-mot la possibilité d'un dopage ! «La suspicion rode pour le moment sur le Kenya, pointé du doigt par des médias européens, et ce, suite aux contrôles positifs de deux athlètes avant ces Mondiaux 2015.» Les Nigérianes auraient pu réaliser l'une des plus belles performances, mais terminent 5es de la finale du relais 4x400 mètres. Les courses de demi-fond et de fond ont, quant à elles, été dominées par les Africaines de l'est. Sur la partie réservée au 1 500 mètres, Asbel Kiprop et son compatriote Elijah Manangoi qui ont fait évanouir les chances du Marocain Abdelaati Iguider, qui décroche la troisième place alors que notre représentant Taoufik Makhloufi, champion olympique de la distance a raté le podium n°1 à quelques dixième de secondes par faute tactique pour terminer quatrième. Sur les 5 000 mètres féminin, C'est un triplé de l'Ethiopie. «Almaz Ayana a battu Senbere Teferi et surtout sa grande rivale Genzebe Dibaba, troisième. Les quatre suivantes au classement sont kényanes... Côté marathon, une autre Dibaba s'est en revanche imposée. Mare Dibaba a battu d'une seconde, la Kényane Helah Kiprop. A noter enfin, le bronze de Sunette Viljoen en lancer du javelot, comme en 2011. Il ne manque plus qu'une médaille olympique à l'expérimentée Sud-africaine», rapporte Radio France Internationale qui rapporte également que «le Sénégalais Lamine Diack, désormais ex-président de la Fédération internationale d'athlétisme (Iaaf), a prévenu : «On veut diaboliser le Kenya.» Même s'il a reconnu un risque : «Le Kenya n'a pas les moyens de faire tout ce qu'il faut pour lutter contre le dopage, je le clame depuis des années. Il faut leur créer la possibilité d'avoir une agence nationale de lutte antidopage, comme cela existe dans beaucoup de pays.» Pour l'heure et on attendant les résultats qui seraient très certainement engagés, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest achèvent en revanche ces Mondiaux-2015 sur un zéro pointé... Dans ce cadre, Hamad Kalkaba Malboum, le président de la Confédération africaine d'athlétisme a mesuré toutefois le chemin parcouru dans sa globalité en précisant : «C'est une très grande fierté pour le continent africain, vis-à-vis des efforts fournis depuis quelques années en organisant régulièrement des compétitions de jeunes. Ce travail commence à payer, on commence à récolter les fruits.» On notera qu'à l'exception des courses de demi-fond et de fond dominées par les Est-Africains, la dernière journée a été favorable pour les Nigérianes qui ont clôturé leur participation aux 5es de la finale du relais 4x400 mètres.