Rats, reptiles, et moustiques envahissent la ville ces derniers jours. Aucune opération inscrite au calepin des responsables concernés, et à chaque campagne, on nous promet l'aménagement de cette capitale des Rostomides, transformée en décharge publique. En plus des ordures ménagères déposées çà et là et des déchets de matériaux de construction qui sont visibles sur les quatre coins de la ville ou toute une population accuse les autorités locales de pratiquer la politique de deux poids deux mesures. A chaque occasion, le Ramadhan, la période estivale et la rentrée sociale, la capitale des Hauts-Plateaux se transforme en bazar à ciel ouvert au vu et au su de tout le monde Tenez-vous bien, pour votre information, même le nouveau wali, Bentouati Abdessalem, a une idée sur les dangers que représente ces endroits devant les mosquées et les établissements scolaires. Il est venu en personne constater de visu cette situation embarrassante à travers la périphérie de la ville. Les trottoirs et les escaliers de la ville sont squattés par de pseudos commerçants qui poussent comme des champions. Le centre-ville de la capitale des Rostomides et les quartiers se retrouvent défigurés, un phénomène ayant sali l'image de l'ancienne ville. Un véritable casse-tête. Tous les lieux publics, ruelles et trottoirs sont totalement squattés même les murs des mosquées sont quasiment occupés par les marchands ambulants (fruits et légumes, pain, fournitures scolaires et autres produits). Si certains ont choisi une série de pratiques pour régler les conflits, d'autres ont préféré occuper les lieux de stationnement menaçant les automobilistes à l'aide des gourdins dans une ville dépourvue de plan de circulation. Une capitale où les engins de la mort conduits par des jeunots, l'état des véhicules ne répondant pas aux normes et les fraudeurs font la loi. Tout au long de la journée, dans une ville transformée en un bazar à ciel ouvert, les piétons, les automobilistes trouvent du mal à emprunter les accès et trottoirs. En cette période, de nombreux quartiers sont envahis par des ordures et autres déchets. Des tonnes d'ordures s'amoncellent ici et là, offrant un décor de désolation. Chacun trouve son compte dans cette situation de laisser-aller due à l'absence des services concernés. Le manque de civisme a fait de la ville de Tiaret une véritable décharge publique à ciel ouvert, en témoignent ces montagnes de déchets. A Tiaret on avance plus de 300 associations agréées, mais en vain. Chacune roule pour des fins personnelles. «Charité bien ordonnée commence par soi-même.» Tiaret est transformée ces derniers mois à un grand bazar à ciel ouvert, tout se vend et s'achète sur les trottoirs. Le comble, même les animaux ont fait leur apparition dans la périphérie de la ville et des centaines d'habitations transformées en Bergerie pour l'élevage (bovins, ovins, caprins, volaille). Tout semble indiquer que les responsables des services concernés sont en congé ou s'occupent de leur activité commerciale, à l'exemple de certains qui ne manifestent pas de volonté de mettre de l'ordre, notamment dans le secteur du commerce informel. Dans la capitale des Rostomides, dès l'aube, il est inutile d'aller chercher la fameuse baguette de pain chez le boulanger du coin, car à travers les ruelles, on vend à la criée, même de la galette traditionnelle mais aussi du lait. Comme il est inutile de tenter de trouver des fruits et légumes aux marchés couverts. Toutes ces denrées sont également disponibles, ailleurs, dans l'immense bazar à ciel ouvert. Le tout étalé sur les trottoirs des artères de la ville, de l'aiguille aux équipements électroménager. Le passant y trouve tous les produits. Les citoyens, soucieux de la propreté de leur ville, et même les commerçants, ont préféré l'occupation des espaces réservés aux passants, s'étonnent du laxisme des autorités locales qui laissent les spéculateurs revendre librement leurs produits à même le sol, et, plus grave, le poisson se vend jusqu'au crépuscule, et le lait, refusé par la laiterie de Sidi Khaled, est bien stocké dans des bouteilles en plastique récupérées par les écumeurs belles. Chez nous, à Tiaret, il vaut mieux rester chez soi, car tous les espaces réservés devant les mosquées et les établissements scolaires sont squattés. Plus grave, d'autres ont bien choisi les lieux de détente pour écouler les fruits et légumes. Pis encore, même les stations affectées au transport sont devenues, par la force des choses, de vrais marchés au vu et au su de tout le monde. Le programme de cent locaux commerciaux initié par le président de la République n'est pas encore concrétisé. Les centres sont livrés a eux-mêmes à l'exemple ceux implantés sur la route d'Alger et en plein cœur de la ville. Lors de notre virée sur les lieux, devant ces joyaux architecturaux, le visiteur ne croit pas ses yeux de l'état lamentable, les quatre étages abandonnés pour on ne sait quelle raison. «Voyez vous-même. Il n'y a que trois ou quatre jeunes commerçants qui activent, quant aux autres, ils n'ont pas donné signe à ce jour depuis la remise des clés. Même les commissions d'inspection et de suivi des différents organismes (Ansej, Cnac, Angem) sont en congé, nous dira un habitué de ces lieux. «Ils sont abandonnés et deviennent ainsi des lieux où l'on s'adonne à des activités illicites», ajoute ce riverain. Dès la nuit tombée, la capitale rostomide offre une autre image, kiosques illicites, clôtures, tables métalliques, charrettes à deux roues suspendues partout et attachées par des chaînes et des cadenas font partie du décor de la ville. Une cité historique qui décroche son titre dans le registre de l'anarchie et du laisser-aller total. L'une des cicatrices de Tiaret, dont aucun main de fer a réussi à mettre de l'ordre, une mesure malheureusement sans effet, puisque des troupeaux entiers de vaches, moutons et chèvres sont signalés dans de nombreux quartiers et en plein centre-ville, alors que les places publiques réservées aux citoyens pour prendre l'air ont été squattées par ces bêtes pour en faire un marché de bétail. Suite à l'absence des associations de protection de l'environnement, où sont les amoureux de la nature, s'interroge-t-on. Est-il à ce point difficile de respecter la loi, vu que la capitale des Hauts-Plateaux est devenue une véritable basse-cour pour ne pas dire une bergerie ? Et pour étayer nos dires, un postier s'est trouvé nez à nez avec une vache qui a pu s'introduire... jusque dans son bureau de poste et d'autres exemples qui nous reviennent des anciens quartiers où l'élevage est passé à la vitesse grand «V». D'un autre côté, en ce qui concerne l'abattage clandestin (bovins, ovins), quelques bouchers assurent eux-mêmes le transport de l'abattoir clandestin sans autorisation et sans registre du commerce. Pour les autres, on ignore l'origine de la viande. Ces bouchers exposent de la marchandise en toute quiétude aux coins des ruelles de la ville, sans parler des cités périphériques où cette pratique est devenue monnaie courante. On utilise un simple étalage fait de quelques morceaux en bois où la viande est suspendue à un morceau de fer que le temps a marqué par la rouille. Ces personnes ont même choisi l'endroit propice, à l'image de ces commerçants qui en ont profité, avec la complicité de certains responsables, pour construire des baraques à la place des abribus transformés à des kiosques. Faut-il aussi signaler que le nouveau wali l'a déclaré au forum de la radio locale lors de la rencontre avec les représentants de la presse a propos de ce phénomène. Les deux tiers des concernés n'assurent pas leur travail à l'exemple du service de nettoiement communal. Quant aux autres, la chasse commencera dans les prochains pour éradiquer tous ces phénomènes.