Exclusions, révocations, démissions, pressions. Après des mois de crise profonde, les deux camps qui se déchiraient au sein de la majorité ont décidé de faire bande à part, non sans fracas, et dans un climat tendu à l'approche de la présidentielle prévue en novembre 2016 en République démocratique du Congo. Joseph Kabila – au pouvoir depuis 2001, élu en 2006 et réélu en 2011 après des fraudes massives – ne peut pas se représenter, selon la Constitution, mais l'opposition et une frange de la majorité lui reprochent de ne pas lever le doute sur ses intentions et accusent son clan de vouloir le maintenir en poste, notamment en retardant la présidentielle. En janvier, plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans la répression de manifestations ayant surtout éclaté à Kinshasa pour dénoncer un projet de loi qui aurait pu rallonger son mandat. Depuis, les arrestations d'opposants, militants et défenseurs des droits de l'Homme se sont succédé, d'après l'ONU et des ONG congolaises. Inquiets pour la stabilité du pays, sept partis de la majorité ont écrit à Joseph Kabila en février et mars pour qu'il respecte la Constitution et prépare sa succession. Dans une nouvelle lettre diffusée lundi, le « G7 » réitère son message, malgré les mises en garde du reste de la Majorité présidentielle (MP). La majorité dispose de « tous les atouts » pour gagner en « toute transparence » le cycle d'élections prévu d'octobre 2015 à novembre 2016 et pour « réussir le pari de l'alternance politique dans la paix », souligne le G7. Cependant, la « confusion » ambiante encourage « l'écrasante majorité » des 65 millions de Congolais à penser qu'il y a des « intentions inavouées » de violer la Constitution, risquant de provoquer « une crise politique inutile... aux conséquences imprévisibles. »