L'intégration du système éducatif dans le milieu hospitalier est l'une des priorités des deux secteurs de l'éducation et la santé. Les hôpitaux, à travers le pays, comptent des milliers d'enfants malades, à l'âge de la scolarisation, qui ne peuvent malheureusement pas suivre les cours. Afin de renforcer cette initiative, les deux ministres du secteur, Nouria Benghebrit et Mohamed Boudiaf, ont réitéré hier, lors d'une visite d'inspection dans ce cadre, l'importance de renforcer ce dispositif. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a indiqué, hier lundi à Alger, que les travailleurs du secteur bénéficieront de la médecine du travail en vertu d'une nouvelle convention qui sera signée prochainement avec le ministère de la Santé. «Les responsables des secteurs de l'éducation et de la santé ont finalisé l'examen de cette convention et il ne reste que sa signature», a précisé Benghebrit lors d'une visite d'inspection effectuée avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, à une classe de cours à l'hôpital Issaad-Hassani (Beni Messous) consacrée aux enfants scolarisés malades ainsi qu'à l'unité de dépistage et de suivi (UDS) de Bouzaréah. Les enfants hospitalisés pendant des jours, voire des mois, dans les établissements sanitaires à travers le pays ont le mal à l'aise de rater leurs cours. Pour cela, le ministère de l'Education, en coordination avec celui de la Santé a mis en œuvre, il y a quelques années, un dispositif pour intégrer le système éducatif dans les hôpitaux. Ce genre de classe reste peu répandu en Algérie, d'ailleurs au niveau de la capitale, on n'en compte que sept. A titre d'exemple, celle du Centre hospitalier universitaire de Beni Messous, inspectée hier, lors de la tournée des ministres, de l'Education et de la Santé. En 1998, une classe a été créée au niveau de l'hôpital Issad-Hassani de Beni Messous dans la wilaya d'Alger, qui permet aux enfants hospitalisés de poursuivre leurs études et ne pas interrompre leur parcours scolaire. D'après une source locale, les cours étaient, dans un premier temps, assurés par des enseignants volontaires, et au fil des années, ces derniers ont vu leurs statuts changer en occupant des postes permanents. «Après quelques années d'activité à titre volontaire dans cette classe, nous avons reçu en 2008 la nomination officielle en tant qu'enseignant permanent», raconte une institutrice. Cette classe est dotée d'une bibliothèque riche en livres scolaires et des œuvres dédiées aux enfants, une salle équipée d'ordinateurs et de téléviseurs, ainsi qu'un espace de jeu. L'ouverture de ces classes au niveau des CHU «permettra aux enfants scolarisés malades de poursuivre leurs études sans interruption, tout en passant les différents examens (fin du cycle primaire, BEM et baccalauréat) au niveau de l'hôpital, a-t-elle précisé, au grand bonheur des enfants hospitalisés qui ont accueilli, hier, les deux ministres de l'Education et de la Santé, et exprimé leur totale satisfaction par rapport à ce dispositif établi par les deux secteurs. Pour rappel, dans le cadre de renforcer la scolarisation des enfants aux besoins spécifiques, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, depuis sa mise à la tête du département, réitère son engament total pour généraliser les classes au niveau des établissements scolaires pour ces enfants. De son côté, le ministre du secteur sanitaire, Mohamed Boudiaf, ne cesse de montrer, lui aussi, sa disponibilité pour coopérer avec le secteur de l'éducation afin de développer cette initiative à l'échelle nationale. Interrogée sur les violences en milieu scolaire, Benghebrit a affirmé que les mesures prises pour mettre un terme au phénomène de la violence scolaire restaient insuffisantes, soulignant que la responsabilité de la lutte contre ce phénomène incombait à tous les secteurs. Dans l'objectif d'éradiquer ce phénomène, la ministre a appelé à «la médiation» pour « apprendre aux élèves la meilleure méthode pour régler leurs problèmes de façon civilisée et sans recourir à la violence». Elle a exhorté les parents d'élèves, les enseignants et les auxiliaires de l'éducation à la vigilance, à «enseigner aux élèves les valeurs de la tolérance et à régler leurs différends dans le calme».