Annoncée au début du mois par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, la Centrale des risques des entreprises et ménages de la Banque d'Algérie (Crem) est opérationnelle depuis le 15 septembre. Tant attendue, elle était le préalable du retour du crédit à la consommation qui avait été suspendu en 2009 pour ne pas alourdir la facture des importations et pour encourager la production nationale. Un décret exécutif publié au Journal officiel en mai dernier limite le champ d'application du crédit à la consommation, aux biens fabriqués par des entreprises exerçant une activité de production ou de service sur le territoire national et qui produisent ou assemblent des biens destinés à la vente aux particuliers. Cette mesure devrait donc permettre un écoulement satisfaisant de la production nationale, dont il est espéré une amélioration de la qualité. La voiture algérienne construite avec Renault est donc concernée par le crédit à la consommation. Des spécialistes avaient proposé d'utiliser la définition de la règle d'origine pour l'éligibilité des produits au crédit à la consommation, pour ne pas favoriser des produits importés et proposés frauduleusement comme produits algériens. Car, le crédit à la consommation, nouvelle version appuyée sur une centrale des risques, n'est pas destiné à financer les opérations d'importations. En outre, les entreprises concernées doivent être en règle avec les impôts et les organismes de sécurité sociale, et doivent être bancarisées et vendre avec factures. Donc, il n'est pas question également de faire bénéficier le secteur informel de cette formule avantageuse pour le vendeur et pour l'acheteur. Le retour effectif du crédit à la consommation ne dépend pas de la Banque d'Algérie, ce n'est pas dans ses prérogatives, comme l'a précisé le directeur général de la réglementation et du crédit à la Banque d'Algérie, Kamel Longou, qui a précisé que la Crem constitue un outil d'aide à la gestion de cette catégorie de crédit et une protection des ménages en évitant leur surendettement. La décision de remettre le crédit à la consommation a été prise en février 2014 par la Tripartie de février 2014 (Gouvernement-UGTA-Patronat). Dès octobre prochain, les demandes de crédit à la consommation seront traitées, cette fois, à l'aide de la Crem. Selon Mohamed Boussaba, chef du projet Crem à la Banque d'Algérie, qui s'exprimait lors d'une présentation à la presse de la plateforme de cette nouvelle centrale, c'est une équipe composée de cadres de la Banque d'Algérie avec une assistance technique de la Banque mondiale (BM), qui, à l'issue de douze mois de travaux, a mené à terme le projet relatif à cet outil d'aide à la gestion des risques de crédits par les banques, dont la conception et la réalisation techniques, a-t-il fait savoir, ont été assurées par le cabinet portugais NovoBase. La Crem constitue une nouvelle base de données légale de gestion publique qui est accessible en ligne par les agences des banques et établissements financiers de la place ainsi que les succursales de la Banque d'Algérie, a expliqué le même responsable. Cet outil qui assure une gestion interbancaire des risques de crédits intègre dans son système tous les prêts contractés et les données relatives à la clientèle y compris les défauts de paiement. Selon M. Boussaba, le nouvel outil de gestion des risques de crédits devra entamer ses opérations de contrôle et de traitement en temps réel des demandes de crédits à partir d'octobre prochain après la réception et l'intégration le 30 septembre des données mensuelles des banques sur leur clientèles.