Profitant de la commémoration du 10e anniversaire de l'adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la République a tenu à répondre aux provocations et déclarations irresponsables de certains responsables du parti dissous et des groupes armés qui ont bénéficié des mesures de clémencs de ce projet. Les mises en garde du chef de l'Etat interviennent quelques semaines seulement après que l'ex-chef de l'Armée islamique du salut (AIS) Madani Mezrag a réuni ses anciens acolytes dans une forêt de Jijel sous prétexte de tenir l'université d'été de l'organisation qui dirigeait dans les années 1990. Pour rappel, c'est au cours de ce rassemblement non autorisé que Madani Mezrag a déclaré qu'il s'apprêtait à constituer un parti politique, regroupant les ex-activistes de son groupe armé et des ex-militants de l'ex-Front Islamique dissous (FIS). L'ex-émir de l'organisation terroriste (AIS) aurait certainement pris pour une «faiblesse» de l'Etat après invitation par M. Ouyahia à prendre part aux consultations entreprises avec les partis politiques, les personnalités politiques et les représentants de la société civile. Cet état de fait a donné des ailes à l'ex-chef terroriste qui a profité de cette aubaine de la main tendue du chef du cabinet de la Présidence pour en demander encore plus de concession à l'Etat. L'ex-émir de l'AIS a continué ses provocations allant jusqu'à déclarer que nul ne pourrait l'empêcher de créer un parti politique, violant ainsi les lois de la réconciliation nationale qui interdisaient à toute personne impliquée dans la tragédie nationale d'exercer en politique. Pourtant, Madani Mezrag savait bel et bien que c'est grâce à ce projet de réconciliation nationale initié par le président de la République que lui-même et ses acolytes ont échappé à la justice et retrouvé la liberté. Il est de même pour certains militants de l'ex-Front Islamique dissous qui ont bénéficié des mesures de cette loi de clémence et qui, aujourd'hui, «crachent» dans l'assiette de la soupe qu'ils ont mangée. Même si la réplique à Mezrag a été déjà faite par les hauts responsables du gouvernement et des hauts responsables de l'Etat, la mise en garde du président de la République était plus directe et plus ferme envers les islamistes de l'AIS et du FIS. «Il y a des lignes rouges à ne pas franchir», tel est le message du président de la République à ceux qui, dans les années 1990, ont mis le pays à feu et à sang.