Pour les islamistes militants du parti dissous, les dispositions de l�application de la charte pour la r�conciliation et la paix qu�ils d�nigrent est une r�habilitation politique. Sans appel. Madani Mezrag vient d�affirmer que rien, surtout pas une d�cision de justice, ne peut l�emp�cher de faire de la politique. Mieux, il se projette d�j� dans les prochains rendez-vous �lectoraux. Le starter a �t� donn� il y a un peu plus d�une semaine par Ali Benhadj dans un entretien accord� au journal Le Monde. Sa�da Azzouz Alger (Le Soir) - D�ailleurs, le num�ro deux du parti dissous ne manque jamais lors de ses sorties m�diatiques de souligner que rien ni personne ne peut emp�cher les militants de l�ex-FIS de faire de la politique. Une conviction qu�il r�it�re � chacune de ses apparitions publiques, qui, bizarrement, interviennent tr�s souvent apr�s un �rappel � l�ordre� de l�Etat. Timides interventions que celles des pouvoirs publics qui, pour toute r�ponse � une activit� politique des militants de l�ex FIS, se contentent de souligner que le parti de Abassi Madani et Ali Benhadj est bel et bien dissous. Une parenth�se ferm�e selon le chef du gouvernement puisque le parti n�a plus aucune existence l�gale et ne �sera jamais r�habilit� �. En th�orie ! Sur le terrain, la r�alit� est tout autre. Les militants de l�ex-FIS et de son bras arm�, l�AIS, r�habilit�s � la faveur des dispositions des diff�rents r�f�rendums relatifs � la r�conciliation nationale, nous le prouvent chaque jour un peu plus. Ils sont l� et plus que jamais, il faut compter avec eux. Leur conviction n�est pas exprim�e dans des forums clandestins ou � travers des relais �d�rob�s�, elle est dite et affirm�e dans des m�dias et dans des rencontres publiques et officielles. L�exemple le plus probant, parce que le plus r�cent, vient de Madani Mezrag. L���mir� de l�Arm�e islamique du salut (AIS), bras arm� du parti dissous, invit� par le pr�sident de l�APW de Mostaganem au m�me titre que El Hadi Khaldi, ministre de la R�publique, � un couscous pour c�l�brer le 08 avril, date anniversaire de la r��lection de Abdelaziz Bouteflika, a r�affirm� son droit constitutionnel de faire de la politique. Dans un langage on ne peut plus clair, l�islamiste extr�miste qui a fait campagne pour le projet de la charte pour la r�conciliation et la paix dans plusieurs villes du pays, qui se f�licitait de voir ce texte prendre en charge �sans exception la victime et l�assassin �, a d�clar� : �Le FIS n�existe plus par le pouvoir d�une d�cision de justice. Peu importe que l�on revienne sur la sc�ne politique avec tel ou tel parti, le plus important est que la conviction � partir de laquelle notre parti est n� est l�.� Plus que jamais, � en croire Madani Mezrag, qui, dans un entretien accord� � Jeune Afrique L�Intelligent, s�est enorgueilli d�avoir assassin� un jeune militaire avant de lui prendre son arme. L���mir� de l�AIS reconna�t dans une interview accord�e � un journal r�gional de l�ouest que �militairement l�AIS est finie�. Politiquement, elle active et plus que jamais, selon l�islamiste qui tient � pr�ciser � qui en doutait �que l�AIS est pr�sente dans toutes les wilayas et qu�elle active par la force de la Constitution�. Il juge utile d�ajouter au journaliste qu�il l�a interview� en marge de �la zerda de Mostaganem� qu�il rencontre r�guli�rement son acolyte de combat l���mir� de l�ouest, Ahmed Bena�cha. L�occasion pour l�extr�miste de d�mentir l�information selon laquelle il aurait donn� des instructions pour que ses partisans rejoignent le FLN. �L�AIS est une force politique qui poss�de une tr�s grande base, c�est donc le FLN qui a besoin de l�AIS et non l�inverse.� Dans sa logique et fort de sa �base�, l���mir� dont le nom est associ� � la mort des milliers d�Alg�riens annonce l�intention de son �parti� d��tre de toutes les prochaines �ch�ances �lectorales. Et il les pr�pare d�ors et d�j�. A Mostaganem, l���mir� qui glorifie le chef de l�Etat et sa charte pour la paix et la r�conciliation n�a pas manqu�, comme son comp�re Benhadj, de d�noncer les partisans du �tout s�curitaire�. Pour lui, Abdelaziz Bouteflika � �le m�rite d�avoir eu raison de ceux qui ont d�fendu une d�mocratie impos�e par les chars et les armes lourdes�. Il est � pr�ciser que Madani Mezrag a assist� � la c�l�bration du 8 avril sur invitation des comit�s de soutien � l��lection du pr�sident candidat aux �lections d�avril 2004.