Le président de l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou, Hocine Haroune, est formel s'agissant du devenir des projets structurants, en réalisation et/ou non encore lancés, qui seraient, croient savoir les élus APW du RCD, purement annulés en raison de la politique d'austérité décidée suite à la chute des prix du pétrole. «Nous n'avons reçu, à ce jour, aucune note, aucune notification, décision ou autre document annulant un projet», a assuré, hier, Hocine Haroune, P/APW, à l'ouverture de la session ordinaire de cette auguste Assemblée, comme pour démentir toutes les informations rapportées ça et là et faisant état du gel, voire même de l'annulation desdits projets structurants. La circulaire ministérielle où il est question de gel des programmes non lancés est adressée à tous les maires du pays et concerne autant les projets sectoriels même ceux de moindre coût que ceux structurants ou centralisés, a précisé le P/APW, considérant que «les projets inscrits à l'indicatif de la wilaya ont été arrachés et chacun plus que l'autre constitue une priorité pour la population». «Nous sommes plutôt demandeurs d'autres projets», s'est écrié Haroun. La wilaya, a-t-il rappelé, a bénéficié d'une enveloppe financière qui a permis l'acquisition des assiettes foncières porteuses de projets inscrits et ceux à inscrire. «Aujourd'hui tous ces projets prennent forme», a-t-il dit. Citant la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest, en réalisation, le barrage de Souk N'Tletta, en réalisation malgré les oppositions récurrentes, le stade qui enregistre une avancée appréciable, après un énorme retard à la suite d'un désaccord entre deux entreprises partenaires, le téléphérique qui, malgré des oppositions opiniâtres, montre ses pylônes, l'autoroute vers Azzazga ou la rocade nord, quasi achevée et le train qui sifflera bientôt. Tout en déplorant que «beaucoup d'encre a coulé» au sujet de ces projets structurants, Haroune estime qu'il est «légitime à chacun de nous, élus, partis politiques, associations, chacun selon sa méthode, sa capacité d'action, de réclamer, d'exiger le maintien de ces projets et leur réalisation». «Quand on sait que quelques-uns de ces projets ont leurs études finalisées, notamment l'express Aïn El Hammam-Draâ El Mizan, les liaisons des deux trémies de la ville de Tizi Ouzou ou le barrage de Sidi Khelifa, dont l'avis d'appel d'offres est lancé, pour ne citer que ceux-là, il y a matière à crier fort», a fait observer le P/APW. Evoquant la problématique de l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou, Haroune a estimé que le problème n'a jamais été pris à bras-le-corps. «Nous sommes toujours en stand-by attendant une solution providentielle !», a relevé le P/APW. Deux zones industrielles créées par décrets, attendent d'être lancées, a déploré le P/APW, élu sur la liste du plus vieux parti de l'opposition, le FFS qui trouve anormale «l'absence» des pouvoirs publics. «Est-ce qu'un avis d'une direction de wilaya ou d'un ministère peut aller à l'encontre de la volonté légitime de toute une région, (Draâ El Mizan, Tizi Ghennif, au sud), appuyée par les institutions officielles, APC et APW ?», s'est interrogé Haroune s'agissant de la zonne industrielle de Draâ El Mizan et Tizi Ghennif. Les pouvoirs publics doivent, dans la célérité, indemniser les ayants droit et procéder à l'aménagement de la zone industrielle de Souamaâ (Mekla) à l'est de Tizi Ouzou. «Nous ne pouvons plus perdre du temps à négocier et renégocier, à sensibiliser et désensibiliser», a-t-il fait observer. «Nous exigeons des pouvoirs publics d'exempter la wilaya du gel des projets et des restrictions budgétaires», a-t-il lancé Les élus du FFS à l'APW de Tizi Ouzou ont, dans une déclaration rendue publique à l'entame des travaux de ladite session, dénoncé la politique d'austérité, induite par la chute des prix du pétrole, prônée par les pouvoirs publics. «De par la conjoncture financière actuelle du pays engendrée par la baisse des prix des hydrocarbures, ayant pour incidence, l'instauration d'une politique d'austérité, nous, élus d'obédience FFS, à l'APW de Tizi Ouzou, réfutons cet état de fait», lit-on à travers le document. Il est unanimement reconnu que depuis plus d'une trentaine d'années, la wilaya a accusé un retard considérable en matière de développement local et ce dans tous les secteurs, font observer les rédacteurs du document relevant que «la politique de mise à niveau insufflée ces dernières années est loin d'atteindre les résultats escomptés». Aussi, ont-ils exhorté les mêmes pouvoirs publics à renforcer, encourager, booster et favoriser cette dynamique de redressement enclenchée récemment pour cette région qui n'a que trop souffert depuis l'indépendance. Les multiples conflits qu'a connus cette région frondeuse, bastion des luttes démocratiques et des revendications identitaires légitimes, l'ont reléguée au dernier rang, car toujours marginalisée par les tenants du pouvoir, rappelle-t-on.