Quand l'éthique sportive est bafouée et quand toutes les valeurs humaines sont piétinées, le football se trouve otage tout naturellement otage de pratiques qui dépassent tout entendement. Il ne faut pas surtout s'étonner que des joueurs se dopent à la cocaïne ou fréquentent des lieux malsains, encore moins de constater que l'argent circule sous la table, dans l'illégalité, et que les dirigeants s'en sucrent à satiété et dans l'impunité. Quand on laisse faire et on ferme l'œil sur toutes les pratiques douteuses, les fléaux se multiplient et se propagent telle une épidémie que l'on n'arrive pas à circonscrire. Et quand les règles «d'hygiène» les plus élémentaires ne sont pas respectées, bien sûr que ce football perdra tous ses repères comme c'est le cas aujourd'hui en Algérie où il ne sait pas où donner de la tête tellement, il est dénaturé. Le plus étrange, c'est que les auteurs de cette déstructuration et de ce désordre s'étonnent que des joueurs utilisent des produits prohibés par la loi où qu'ils passent leur temps dans des cabarets. N'est-ce pas qu'ils sont complices et même coupables dans cette tragédie que vivent les footballeurs algériens. L'épidémie a pris de l'ampleur et la combattre relève aujourd'hui de l'impossible et de l'utopie. Il faudrait vraiment un miracle pour pouvoir pallier ou atténuer les conséquences de cette épidémie, enracinée dans les mœurs des joueurs, dirigeants, supporteurs et tutti quanti. Notre football ne se relèvera que si on lui administre un traitement de choc à même de venir à bout de l'épidémie et qui assainira son environnement de tous ces fléaux qui freinent son développement. Pour l'instant, il est malade, grabataire et on tarde à lui injecter le remède pour le remettre sur pied et lui permettre de retrouver ses repères et toute sa vertu. Mais le bout du tunnel est vraiment loin d'autant que les responsables n'affichent aucune volonté pour le sauver d'une mort certaine.