Encore une blague de mauvais goût. On en est d'ailleurs tellement habitués que plus rien ne surprend dans un football où le burlesque est monnaie courante. Mohamed Raouraoua, l'acteur principal et comédien en la circonstance, fait une fulgurante rentrée en scène suivi par une cohorte d'hommes en noir pour se produire encore une fois dans une pièce, elle aussi, de mauvais goût. Comme des élèves studieux, les arbitres, réunis avec le chef de file Mohamed Raouraoua, ont, toute ouïe, suivi la leçon sur la corruption et, cerise sur le gâteau, se sont engagés par écrit à ne plus se sucrer. A ne plus goûter aux délices de l'argent gracieusement offert. Par quel tour de magie, Raouraoua va-t-il convaincre les arbitres à renoncer à cette faveur qui leur tombe du ciel ? Il faut être un Raouraoua pour croire qu'une petite leçon de morale suffit à elle seule à éradiquer ce fléau. Et il faut avoir du génie pour dissuader les arbitres de ne pas toucher du bakchich alors que tout autour d'eux l'argent coule à flots. Non, non, il y a maldonne quelque part, une erreur d'appréciation sur les dessous de notre football et sur ses coulisses où l'argent circule à satiété. Pourtant, et j'en suis convaincu, Raouraoua sait tout, a des oreilles partout mais il est désarmé devant l'ampleur de cette corruption qui mine notre football. Ces petites leçons ne serviront à rien si d'autres mesures draconiennes ne sont pas prises pour atténuer les dégâts causés par ce fléau. Se réunir avec les arbitres, les présidents des clubs, les joueurs et les entraîneurs ne contribuent en rien à lutter contre la corruption. Il faut beaucoup plus que ça pour espérer limiter les dégâts. Par exemple, frapper d'une main de fer la moindre affaire portant atteinte à notre football, traduire devant la justice les corrupteurs et les corrompus et tutti quanti. Sinon, les choses n'évolueront pas d'un iota encore moins quand on donne des leçons de morale.