Bien maigre moisson d'idées et d'optimisme que celle enregistrée lors de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) tenue ces derniers mercredi et jeudi au palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf d'Annaba sous la présidence de Laïd Hadji. Le constat a été établi par le wali Youcef Cherfa. Il répondait aux critiques acerbes de la majorité des élus de cette APW venus pour approuver le budget préliminaire 2016 et établir le bilan de leurs activités depuis le début de leur mandature à octobre 2015. Chacun à sa manière, tous, ont pointé du doigt des directeurs membres de l'exécutif de wilaya. Ces derniers ont été qualifiés de défaillants, mauvais gestionnaires et dans l'incapacité d'élaborer une vision futuriste à même de permettre le développement local. Ceux des travaux publics, de la construction, de l'urbanisme, les équipements et du logement, du transport et de l'environnement ont été les plus ciblés par les critiques acerbes des mêmes élus. Ils étaient intervenus aussitôt voté le budget préliminaire pour l'année 2016 pour un montant de 2 013 349 018,95 DA. Il est en baisse de 200 millions DA comparativement à celui de 2015. Les accusations de laisser-aller dans la gestion, de gaspillage des deniers publics, de mise à l'abandon du patrimoine mobilier et immobilier de l'Etat, de complicité dans la généralisation de la fraude fiscale ont été nombreuses. A l'image de celui de la jeunesse et des sports, de l'habitat et des transports. Encore une fois, l'on a cité le retard mis dans la réalisation de l'aérogare Rabah-Bitat et de la gare routière du 1er-Mai. Ils sont toujours inachevés plus d'une décennie après le lancement des travaux. «Si la gare routière sera opérationnelle en novembre 2015, l'aérogare pourrait l'être le mois d'après pour peu qu'arrivent les équipements commandés. La majorité des P/APC des 12 communes n'ont pas consommé le budget annuel qui leur a été attribué pour la prise en charge des préoccupations de leurs administrés. L'enveloppe globale y afférente est de l'ordre de 75 milliards DA. La commune du chef-lieu n'a pas dépassé le seuil des 9% de consommation du budget alloué. L'intervention du wali a apporté un éclairage en ce qui concerne les retards mis dans l'exécution des travaux de réhabilitation, rénovation, extension et équipements des différentes structures administratives de la wilaya et celles hospitalières du CHU d'Annaba. Chiffres à l'appui, le wali a rassuré son auditoire quant à la reprise en main par la wilaya des dossiers d'investissements publics. Particulièrement ceux portant amélioration du cadre de vie de la population. Et comme s'il s'agissait de démontrer sa ferme volonté à redorer le blason terni de la 4e ville d'Algérie, il a annoncé sa décision de relever de ses fonctions le contrôleur financier. Il a tenu à préciser que préalablement, il avait lancé une enquête sur l'opportunité des rejets d'une multitude de dossiers d'investissements ou d'équipements. «Nous avons donc décidé de relever de ses fonctions le contrôleur financier source de blocage. Du fait de l'austérité décidée par l'Etat, plusieurs ont été, gelés», a précisé Youcef Cherfa lors de son intervention. Soulignant que 26 000 logements sont actuellement en cours de réalisation au pôle urbain de Draa Rich, il a également annoncé l'attribution d'ici à mars 2016, de 13 000 logements sociaux à Annaba, El Hadjar, El Bouni et Berrahal. Il répondait ainsi aux questionnements des élus mentionnés dans leur bilan de trois années d'activité de l'APW. Et lorsque la direction des impôts annonce que les recettes fiscales 2015 sont en baisse comparativement à celles enregistrées en 2014, c'est que le ver est dans le fruit. Dans ses réponses aux désidératas de développement des membres de l'APW, le wali a souligné la poursuite de nombreux projets et la mise au placard d'une centaine d'autres pour cause d'austérité. La wilaya d'Annaba devrait vivre un mois de novembre trés actif, avec les visites tacitement annoncées de plusieurs ministres.