La coordination des villages d'Aghribs, au nord de Tizi Ouzou, en conflit avec le P/APC, autour du projet d'implantation d'un centre d'enfouissement technique dans la forêt de Bouhlelou, revient à la charge afin de dénoncer, pour la énième fois, l'attitude et le comportement du P/APC qui s'entête à faire aboutir ce chantier au détriment de la volonté de la population locale. «Elus, vous nous avez trahis, APC dégage», pouvait-on lire sur une des nombreuses banderoles accrochées, hier, à l'entrée du siège de l'APC, occupé, pour la circonstance, par la population locale. La coordination des villages d'Aghribs reproche au P/APC, élu sur la liste du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Bellabes, sa proximité avec l'administration qui semble déterminée à faire aboutir ce projet, largement contesté par la population locale, mais aussi et surtout la volonté du P/APC à étouffer la contestation citoyenne née autour de ce projet. Après la désinformation outrancière, l'insulte sans réserve, voilà, poursuivent les protestataires, qu'il (le P/APC, ndlr) récidive en se rangeant du côté de l'administration. «Le P/APC persiste dans son entreprise à réaliser ce CET sans se soucier de l'avis des citoyens qui l'ont élu», font observer les protestataires qui font cas de la réquisition de la force publique sur le site d'implantation de ce projet pour la reprise des travaux. «Le P/APC s'entête à placer ce CET pour faire plaisir à ses donneurs d'ordres», disent les protestataires. «Nous ne marchanderons pas la santé de nos enfants», insistent-ils. Rappelons qu'à la fin du mois d'octobre dernier, pas moins de cinquante-six militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie, issus du bureau communal d'Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont démissionné des structures du parti. Ils dénonçaient «l'état de déliquescence dans lequel se débat le parti», réduit aujourd'hui, notaient-ils dans une déclaration rendue publique, «à un club d'amis, voire à un registre de commerce au profit d'un seul homme». Les structures du RCD à Aghribs «ne se sont pas rangées du côté de la population qui a tant souffert et qui refuse le projet d'implantation d'un centre d'enfouissement technique dans la forêt de Bouhlalou», ont-ils rappelé. Il s'agit, ont-ils poursuivi, «d'un virage à droite qui a été pris par la direction nationale du parti», «sans concertation» avec la base militante. «La direction nationale s'est alignée systématiquement aux côtés de l'administration locale au détriment des intérêts vitaux de la population d'Aghribs», selon les militants démissionnaires. Les multiples dysfonctionnements internes qu'a connus le parti, ces derniers temps, notamment les purges, arbitraires et successives, qui ont vidé le RCD de ses compétences et de ses véritables militants, les violations des textes régissant le parti (lors de la dernière AG élective), ainsi que le mépris envers les militants en procédant à la promotion des étrangers au parti, sont autant de griefs mis en avant pour justifier leur démission collective des structures du parti. «Ce sont des pratiques qui privilégient la médiocrité et démotivent les véritables militants du RCD, les poussant ainsi à déserter le parti», lisait-on encore. Au lieu d'engager des actions d'apaisement, en encourageant les débats avec la population, la direction nationale du parti ainsi que les structures locales tiennent à imposer le projet de ce CET, non sans invectives, menaces et propagation de la haine, déplorent les signataires de la déclaration. Convaincus que ce projet de CET est dévastateur à plus d'un titre pour la localité.