Cinquante-six militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), issus du bureau communal d'Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, village natal du Dr Saïd Sadi, l'ex-président, viennent de quitter les structures du parti en signant leurs démissions. Les militants démissionnaires s'élèvent contre ce qu'ils qualifient de «l'état déliquescence dans lequel se débat le parti», réduit aujourd'hui, lit-on à travers une déclaration rendue publique, «à un club d'amis, voire à un registre de commerce au profit d'un seul homme». Les structures du RCD à Aghribs, font observer les rédacteurs du document, «ne se sont pas rangées du côté de la population qui a tant souffert et qui refuse le projet d'implantation d'un centre d'enfouissement technique (CET) dans les forêts de Bouhlalou». Considérant qu'il s'agit «d'un virage à droite qui a été pris par la direction nationale» du parti, «sans concertation» avec la base militante. «La direction nationale s'est alignée systématiquement aux côtés de l'administration locale au détriment des intérêts vitaux de la population d'Aghribs», relèvent les militants démissionnaires. Les rédacteurs du document mettent également en avant les multiples dysfonctionnements internes qu'a connu leur parti, ces derniers temps, notamment les purges, arbitraires et successives, qui ont vidé le RCD de ses compétences et de ses véritables militants, de violation des textes régissant le parti (lors de la dernière AG élective), ainsi que du mépris envers les militants en procédant à la promotion des étrangers au parti. «Ce sont des pratiques qui privilégient la médiocrité et démotivent les véritables militants du RCD, les poussant ainsi à déserter le parti», notent encore les militants démissionnaires pour qui cette démission collective se veut, disent-ils, une volonté de leur part de se réapproprier le projet démocratique. Au lieu d'engager des actions d'apaisement, en encourageant les débats avec la population, la direction nationale du parti ainsi que les structures locales tiennent à imposer le projet de ce CET, non sans invectives, menaces et propagation de la haine, déplorent les signataires de la déclaration. Convaincus que ce projet de CET est dévastateur à plus d'un titre pour la localité.» Les militants démissionnaires ont, par ailleurs, dénoncé la couverture médiatique de cette affaire de CET, jugée, poursuit le document, non conforme à l'esprit d'éthique et de déontologie. «Les journalistes ayant couvert cette affaire ont été manipulés par la direction nationale et les structures locales du RCD afin de dénaturer les faits et de cacher la vérité quant aux soubresauts inhérents à cette question de CET», relèvent-ils. Précisant que leur démission de toutes les structures du parti ne se veut aucunement un renoncement à leur engagement pour faire valoir l'idéal démocratique, et que leur combat dans ce sens est toujours de vigueur.